Saint Martin de Tours, apôtre de la Miséricorde
Les 10 et 11 novembre, le diocèse de Tours a vécu deux journées exceptionnelles : le lancement de « l’Année Saint Martin », pour les 1700 ans de la naissance de ce modèle universel de charité. Un exemple pour tout croyant. Par Chantal Joly.
« La plus belle figure de la Miséricorde après le Christ, c’est Saint Martin de Tours », déclare le Père Christophe Raimbault, vicaire général du diocèse de Tours. Et de citer le commentaire du Pape François parlant « d’excellente coïncidence » avec l’Année de la Miséricorde dans son audience du mercredi à Rome. Au même moment, en ce jour d’armistice de 1918 repéré par le maréchal Foch en mémoire de Saint Martin, 3000 personnes assistaient dans la cathédrale de de Tours à la messe solennelle présidée par le Cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et ancien archevêque de Tours.
La veille au soir, déjà, une foule fervente avait convergé au pied de la basilique après une déambulation éclairée aux lampions (fabriqués par les enfants des écoles et du catéchisme). Quant aux ateliers du parcours d’initiation catéchétique « B’Abba Saint Martin » proposé autour de la sainteté, ils ont été carrément débordés.
Autre temps fort qui a marqué le père Raimbault : le déjeuner solidaire proposé à l’église Saint-Julien le 11. « On trouvait des buffets dans tous les coins de l’église. La décoration était belle. C’était table ouverte pour tous ceux qui voulaient bien passer. Nous étions en plein dans le message de la Diaconie au service de l’autre ».
Un témoin toujours moderne
« Saint Martin nous invite à ne jamais oublier d’aller vers les pauvres d’aujourd’hui, pauvres de toutes sortes, blessés de la vie, blessés dans leurs coeurs, blessés dans leurs corps, blessés dans leur isolement… », dira l’archevêque, Mgr Bernard-Nicolas Aubertin en ouvrant officiellement « l’Année Saint Martin » aux côtés du maire M. Babary. Avant de rappeler que le légionnaire romain célèbre pour avoir partagé son manteau avec un déshérité fut aussi : « soldat de la paix, homme de prière qui a implanté en Gaule le premier monastère de la chrétienté du monde occidental, pasteur attentif à chacun », etc.
En pleines controverses sur l’accueil des réfugiés, le Père Raimbault y voit un questionnement très actuel : « La démarche d’ouverture au pauvre de saint Martin l’a amené au Christ. Aujourd’hui est-ce que celui qui fait sa BA ou s’engage comme citoyen va accepter de se laisser guider jusqu’au Christ ? ». Il souligne également que « sa quête permanente de la foi dans un monde alors plein d’idôlatries rejoint notre souci de la nouvelle évangélisation ».
Des milliers de pèlerins
Les dernières grandes fêtes martiniennes remontent à 1996 avec la venue de Jean-Paul II. Le Père Raimbault se réjouit de sentir « encore plus d’attente et de mobilisation ». Présentation Powerpoint, site Internet, page Facebook, banque de données… Les communautés chrétiennes bénéficient de moyens de communication « qui n’existaient pas il y a 20 ans ». L’Église œuvre en bonne harmonie avec une ville soucieuse de célébrer une figure de son patrimoine dont « on ne soupçonne pas le rayonnement au niveau culturel ». Des milliers de touristes et de pèlerins de tout le diocèse, de France et d’Europe centrale et de l’Est sont ainsi attendus. Un outil a même été mis en place pour favoriser « l’hospitalité à la mode martinienne », l’hébergement chez l’habitant.
Des marches, des rassemblements, des pèlerinages
Ce sont deux années pastorales qui seront inspirées par Saint Martin : la première pour en redécouvrir les différentes facettes, la deuxième pour partir en mission éclairés par son témoignage.
Dans la palette des événements : congrès national des directeurs de pèlerinages (ANDDP) du 16 au 20 novembre 2015, rassemblement provincial avec 600 catéchistes le 22 novembre 2015, fête de la solidarité et pique-nique géant à l’abbaye de Marmoutier le 3 juillet 2016 à destination des familles, festival du partage du 11 au 13 novembre 2016, marches convergeant vers une grande célébration avec les confirmands à l’Ascension 2017….
Trois lieux martiniens ont été par ailleurs choisis pour les séances d’ouverture des portes saintes de l’Année de la Miséricorde le 13 décembre : la basilique et la cathédrale de Tours et Candes-Saint-Martin.