Bienheureux Jean-Paul II
De quelles effusions hors frontières ce « Pais mes brebis » jubilaire – et tous ceux qui furent prononcés depuis – sont-ils annonciateurs ? Ouvrons les yeux. Déjà, par milliers, un peu partout dans le monde, les émissaires de Corneille sont en marche (Actes 10, 17). Notre siècle saura-t-il les reconnaître ? Saurons-nous leur ouvrir nos portes ?
A l’école des saints
Le « Catéchisme de l’Eglise Catholique » a, sur ce sujet, des paroles très claires : « L’Église est sainte tout en comprenant en son sein des pécheurs parce qu’elle n’a elle-même d’autre vie que celle de la grâce : c’est en vivant de sa vie que ses membres se sanctifient ; c’est en se soustrayant à sa vie qu’ils tombent dans les péchés et les désordres qui empêchent le rayonnement de sa sainteté. C’est pourquoi elle souffre et fait pénitence pour ces fautes, dont elle a le pouvoir de guérir ses enfants par le sang du Christ et le don de l’Esprit-Saint » (CEC, 827). Il faut du courage pour pardonner. Il n’en faut pas moins pour demander pardon. C’est à cette audace que les saints nous provoquent. En les regardant, beaucoup comprennent qu’il est encore possible de choisir le seul chemin qui conduise à la civilisation de l’amour : celui de la réconciliation.
« Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, nous dit l’évangile, Jésus les aima jusqu’à l’extrême » (Jean 13, 1). Soyons des extrêmistes de l’amour révélé en Jésus-Christ. C’est à Lui qu’appartient l’ultime victoire. Lui seul peut nous dire : « Courage, j’ai vaincu la mort ! » Au fond, les mots de « santo subito ! » (« saint tout de suite ! ») qui jaillirent de la place Saint-Pierre, le jour des obsèques de Karol Wojtyla, étaient un chant de louange qui s’adressait à Dieu. En répondant dès aujourd’hui à cette clameur, Benoît XVI tourne notre coeur « subito », promptement, vers Celui qui « fait les amis de Dieu et les prophètes » (Livre de la Sagesse 7, 27).
Mgr Louis Sankalé
Evêque de Nice