Les liens qui unissent le pape Benoît XVI à la France
Cette connaissance est fondée sur de nombreuses visites et échanges au fil des ans, mais elle se fonde surtout sur une prise de conscience précoce de l’importance de la culture d’expression française dans le monde contemporain.
Au cours de ses études, Joseph Ratzinger a perçu l’influence sur la culture européenne après la Seconde guerre mondiale de la pensée profane française, marquée par l’existentialisme, les sciences humaines et une fascination pour le marxisme. Il a donc étudié (entre autres) Sartre et Camus. Il s’est intéressé dans les années 1970 à l’émergence des « nouveaux philosophes ».
Pendant sa formation au sacerdoce, le jeune Joseph Ratzinger a découvert et apprécié les grands théologiens français du XXe siècle : Henri de Lubac, Yves Congar, Marie-Dominique Chenu, Jean Daniélou, Louis Bouyer, entre autres. Après les avoir lus, il a collaboré avec certains d’entre eux pendant le concile Vatican II, puis au sein de la Commission théologique internationale.
C’est en 1954 qu’il a fait connaissance avec le futur cardinal Jean-Marie Lustiger, alors aumônier de la Sorbonne. Jusqu’à la mort du cardinal Lustiger en août 2007, ils auront maintes fois l’occasion de se retrouver et de travailler ensemble.
Il est fréquemment venu en France pour s’y exprimer et aussi pour dialoguer, notamment en 1983 à Notre-Dame de Paris et à Lyon, en 1999 à la Sorbonne pour intervenir sur la crise de la vérité chrétienne dans la culture contemporaine.
Plus récemment, à l’invitation de l’archevêque de Paris, il est venu conclure les conférences de carême à Notre-Dame de Paris (2002). En 2004, le cardinal Ratzinger a été le délégué du pape Jean-Paul II à l’occasion du soixantième anniversaire du débarquement allié en Normandie.
Cet intérêt pour la culture française a valu au cardinal Ratzinger d’être reçu le 13 janvier 1992 comme membre étranger de l’Académie des Sciences morales et politiques au fauteuil d’Andreï Sakharov.