Les jumelages au service d’une communion missionnaire
Le mot jumelage s’affiche à l’entrée des localités : ville jumelée avec… Il est signe d’une ouverture à l’ailleurs. En Église le mot jumelage résonne en termes de fraternité, de communion au delà des frontières, il s’agit d’être frère d’un chrétien lointain et de participer ainsi à la construction de l’unique Église du Christ. Si nous sommes en communion avec toutes les Églises, nous ne pouvons pas entretenir des relations privilégiées avec toutes, c’est à travers une relation privilégiée que passe l’ouverture à l’universel.
Les débuts
Les premiers jumelages entre diocèses sont nés durant la période conciliaire : Carcassonne-Fada N’Gourma en 1962, Montpellier avec les diocèses du Mali en 1963, Limoges Ouahigouya en 1966. Le jumelage Lyon-Koupela a vu le jour en 1956 à l’occasion de l’ordination de Monseigneur Yougbaré par le cardinal Gerlier en 1956. A l’origine des jumelages il y a toujours un événement, souvent la rencontre de deux évêques, d’autres jumelages s’ancrent dans la première évangélisation, dans des relations durables entre l’Eglise-mère et l’Eglise fille : Autun-Nagasaki, Albi-Tamatave.
Dans tous les cas, il s’agit de vivre un échange entre Églises sœurs qui apprennent l’une de l’autre et désirent être signe de communion universelle dans le Christ. « En un monde qui devient toujours plus petit par suite de l’abolition des distances, les communautés ecclésiales doivent s’unir entre elles, échanger leurs énergies et leurs moyens, s’engager ensemble dans l’unique et commune mission d’annoncer et de vivre l’Evangile.» (Christifideles laici 35)
Au fil des années, les jumelages ont connu des hauts et des bas, une certaine lassitude a pu se faire jour, des chrétiens se sont démobilisés. Différences culturelles, moyens de communication modernes pas à la portée de tous, problèmes de langue ont fait que les échanges se sont raréfiés. D’autres jumelages n’ont pas échappé au danger de se transformer en parrainage, cependant plusieurs connaissent aujourd’hui un regain de vitalité.
Un regain de dynamisme
Depuis quelques années des jumelages naissent dans un contexte nouveau : les déplacements sont plus faciles, les échanges entre diocèses sont plus aisés. La présence dans un diocèse de prêtres et de religieuses venus d’un autre continent est souvent à l’origine de relations privilégiés entre le diocèse qui envoie et le diocèse qui accueille. Certains évêques préfèrent que les prêtres Fidei Donum présents dans leur diocèse soient originaires d’un ou deux diocèses seulement afin de permettre une meilleure connaissance entre évêques, une communion ecclésiale plus réelle. Les échanges s’intensifiant, les diverses entités diocésaines se trouvent concernées et parties prenantes de la relation nouvelle, il ne reste plus qu’à concrétiser le jumelage.
Il est difficile de donner actuellement le nombre de diocèses jumelés, ils sont plus de trente, certains ont une charte bien établie signée par les évêques respectifs, d’autres vivent un réel partage fraternel, sans qu’un jumelage soit clairement formalisé. Ainsi les diocèses d’Autun et Fénérive-Est (Madagascar) entretiennent des relations de proximité fraternelles qui se sont exprimées dans une démarche parallèle de synode. La présence de délégations de chacun des diocèses pour la clôture synodale de l’autre diocèse en est une illustration. C’est aussi le cas du diocèse d’Evreux qui a de multiples liens avec le diocèse de Boma. Depuis une bonne dizaine d’années des prêtres de Boma sont en mission dans le diocèse d’Évreux, un séminariste de ce diocèse, aujourd’hui prêtre, est allé faire une année de stage à Boma, en septembre 2018 un prêtre du diocèse d’Évreux est parti pour Boma en tant que Fidei Donum. Quelques jumelages sont très récents : Albi-Tamatave, Bayonne-Kara, Saint Denis-Owando (Congo-Brazza), Créteil-Butare-Cyangugu…
Si dans la majorité des cas les jumelages se font avec un diocèse africain, il existe aussi des jumelages avec quelques diocèses d’Amérique du Sud et avec des diocèses du Proche Orient : Antélias, Tripoli, Ephèse-Izmir, éparchie arménienne catholique d’Alep. Des jumelages tripartites : Nancy-Tripoli-Gitega, voir quadripartite, Lyon-Antélias-Koupéla-Mossoul, sont d’une grande richesse.
Points d’ancrage et défis
« Ouvrez vos maisons les uns aux autres sans murmurer. Comme de bons administrateurs du don multiple de l’Amour de Dieu, mettez-vous chacun au service de tous, selon le don reçu » (1 P. 4,9-10). Quatre constantes se retrouvent dans tous les jumelages : rencontre, connaissance mutuelle, communion dans la prière et partage fraternel des richesses spirituelles, culturelles, matérielles. Le soutien fraternel se concrétise souvent dans l’aide matérielle apportée au membre le plus fragile.
La fraternité ecclésiale pour ne pas être qu’un concept doit passer par de petites choses, par des actes concrets. Un jumelage réussi est l’affaire du plus grand nombre, pour cela il doit trouver des moyens concrets qui mettent diverses entités diocésaines en relation et permettent de vivre une réelle fraternité en Christ : partage matériel, ‘visitations’ réciproques, prière spécifique au jumelage, réflexion commune sur des problématiques semblables : écologie, environnement… Il faut, d’autre part, être attentif à ce que la relation privilégiée du jumelage ne referme pas les deux diocèses sur eux-mêmes mais demeure une fraternité missionnaire ouverte sur le monde.
Un jumelage est une réalité vivante toujours en devenir, il faut veiller à ne pas le laisser s’endormir ou se scléroser par l’habitude ou l’accaparement de quelques uns. Il s’agit de se sentir responsable de la vie des communautés ecclésiales du diocèse jumeau. Les Églises sœurs témoignent alors par le jumelage de l’unité de l’Eglise, une et diverse. Un jumelage est une aventure de foi, d’espérance et de charité.
Colette Bence, bénévole SNMUE, avril 2019
Élément de réflexion en vue d’un jumelage
Un jumelage : pourquoi? Et pour quoi? Avant de se lancer dans l’aventure d’un jumelage diocésain (de diocèse à diocèse), il est utile de se poser un certain nombre de questions et de tirer profit de l’expérience de ceux qui ont déjà tenté cette expérience. On trouvera ci-dessous quelques éléments de réflexion qui permettent cet exercice préalable, indispensable et fécond (le texte est de Colette Bence, DDCM du diocèse de Coutances et bénéficie de l’expérience de ce diocèse.
Listes de jumelages
- Albi-Tamatave
- Créteil-Butare-Cyangugu
- Saint-Etienne-Batroun
- Nancy-Tripoli
- Lyon-Mossoul
- Bayonne-Kara
- Toulon-Homs
- Angoulême-Koudougou
- Arras-Canterbury
- Saint-Denis-Owando
- Cahors-Coubalan
- Moulins-Dakar
- Aix-Arles-Natitingou
- Evry-Guildford
- Digne-Bafia
- Saint-Claude-Thies
- Nantes-Parakou
- Kara-Bayonne
- Limoges - Ouahigouya
- Pontoise-Sarba
- Séez-Mbujimayi
- Strasbourg-Grand Bassam
- Périgeux-Garoua
- Rennes-Cyangugu
Sur les réseaux sociaux
Le samedi 28 septembre 2024, Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes, et Mgr Edouard Sinayobye, évêque de Cyangugu (Rwanda), signeront un jumelage entre leurs deux diocèses lors d’une messe en la Basilique Saint-Sauveur à 12h05. #jumelage #diocesecyangugu #dioceserennes pic.twitter.com/Y9P6UCpJhu
— Diocèse de Rennes (@DioceseRennes) September 24, 2024
Notre diocèse entretient des liens privilégiés avec le diocèse sénégalais de Ziguinchor. Le jumelage de nos deux diocèses, qui sera signé le 10 février 2019 à Paron par Mgr Mamba, évêque de Ziguinchor, va rendre visible ce liens qui unissent nos deux communautés diocésaines. pic.twitter.com/teAT0d27YN
— Diocèse Sens-Auxerre (@CathoYonne) 6 février 2019
Rencontre amicale entre Mgr Rouamba et Yves Chevalet, responsable du jumelage avec le diocèse de Koupéla au Burkina Faso. pic.twitter.com/pME6rFWWUn
— Diocèse de Lyon (@diocesedelyon) 28 novembre 2018
Le plateau de #LaVieDesDioceses est à Lourdes. Mgr Pierre-Antoine Bozo, évêque de Limoges depuis un an est notre invité.
— KTOTV (@KTOTV) 5 novembre 2018
👉Sa rencontre avec des victimes d'abus
👉Son tour des paroisses de son diocèses
👉Le jumelage avec le diocèse de Ouahigouya (Burkina Faso). pic.twitter.com/MYAM173oL1
Saint Remi : récital d’orgue dans le cadre des “Riches heures musicales de la Basilique”, de l’année du Japon et du jumelage Reims-Nagoya, le dimanche 30 septembre à la Basilique Saint Remi à Reims avec Haru Yamagani-Espinasse. https://t.co/y7VMCXQe5D pic.twitter.com/JS8a7ATRYj
— Diocèse de Reims (@diocese_Reims) 25 septembre 2018
Bonjour ! à venir toutes les infos sur le jumelage entre le @diocesedelyon et le diocèse de Mossoul. #lyonmossoul
— Lyon Mossoul (@lyonmossoul) 16 octobre 2014