Cercle universel
Petit rappel. En octobre 2007, les frères franciscains de Toulouse se mobilisent, indignés par la présence d’un centre de rétention administratif et le traitement infligé à ses occupants. « Des hommes y sont incarcérés, privés de liberté car ce centre est bien une prison, dénonce le frère Alain Richard. Cet enfermement est une atteinte à leur humanité ! » La mobilisation s’organise sous la forme d’un cercle de silence, inspirée des techniques de la non-violence gandhienne. « Seul le silence peut exprimer notre sentiment face à une situation aussi grave. Il est d’ailleurs certainement plus fort que les cris« , estime le frère Alain Richard.
Ils sont un peu plus d’une vingtaine pour ce premier rendez-vous place du Capitole, à Toulouse. Aujourd’hui, entre 200 et 300 personnes se retrouvent à chaque cercle.
Des citoyens avant tout
A l’instar du rassemblement de Saint-Denis, une centaine de cercles de silence ont vu le jour partout en France à la suite des franciscains de Toulouse. « Nous encourageons fortement ces démarches et s’il n’existe pas de lien institutionnel entre les cercles de silence et le service national de la pastorale des migrants et des personnes itinérantes, une fraternité spirituelle nous relie, note le P. Stéphane Joulain, en charge de la pastorale des migrants au sein du service national. Les cercles de silence nous interrogent sur nos modes d’action. Ils sont un moyen pour sensibiliser toute une population non présente dans nos réseaux militants. »
« Les cercles de silence ne sont pas la panacée mais ils sont un lieu de ressourcement et une porte d’entrée pour un engagement qui corresponde aux croyances et aspirations de chacun« , conclut le frère Alain Richard, ofm.