Écologie : Louise en service civique pour le diocèse du Havre
À 24 ans, Louise Gloor vient de terminer une mission de service civique « Eglise Verte » de dix mois au sein du diocèse du Havre sur le thème de l’écologie intégrale. Retour sur cette expérience inédite. Interview.
Quel est votre parcours ? Pourquoi s’être engagée en tant que service civique avec le diocèse du Havre ?
À l’issu d’un master 2 « Droit de l’agriculture et des filières agroalimentaires », je souhaitais prendre une année d’engagement avant d’entrer sur le marché de l’emploi. Préoccupée par les questions environnementales, je cherchais à m’engager sur ces thématiques, en particulier auprès de l’Église suite à ma confirmation.
Pourquoi avez-vous accepté une mission de référente écologie en service civique au sein du diocèse du Havre ?
Cette aspiration personnelle a concordé avec la volonté de Mgr Jean-Luc Brunin, évêque du Havre de promouvoir la conversion écologique à travers le label « Église Verte ». J’ai ainsi débuté ma mission en septembre 2018. Dans un premier temps, il s’agissait d’annoncer aux curés et aux paroisses cette nouvelle dynamique sur le diocèse. L’Évêque a donc envoyé une lettre annonçant ma mission et proposant aux prêtres d’engager la démarche « Église Verte » auprès de leurs communautés.
À qui s’adresse cette démarche ?
Cette démarche s’adressant à toutes les communautés chrétiennes, j’ai également rencontré des chefs d’établissements scolaires ainsi que des responsables de mouvements pour les inviter à mettre en place « Église Verte ».
Comment avez-vous mis en place Laudato Si’ ?
Au mois de novembre, le diocèse a organisé une conférence à l’occasion de la réédition de Laudato Si’. L’intervention d’Elena Lasida, chargée de mission écologie à la Conférence des évêques de France (CEF) a permis de faire (re)découvrir à un large public l’écologie intégrale. Cette conférence était enrichie d’une exposition de photographies de Yann Arthus-Bertrand qui accompagnent cette nouvelle édition. Depuis cette exposition voyage dans les paroisses du diocèse à la demande des curés.
Le temps du carême est particulièrement propice pour répondre à l’appel du Pape François à sauvegarder notre maison commune. C’est pourquoi durant cette période, à l’invitation des curés, j’ai multiplié les rencontres sur l’écologie intégrale autour d’un bol de riz. Parallèlement, j’ai rencontré plusieurs groupes de jeunes pour discuter du lien entre Foi et écologie, de la Création et de notre mission de chrétiens. Comme le souligne le Pape dans son encyclique : « Les jeunes réclament un changement. Ils se demandent comment il est possible de construire un avenir meilleur sans penser à la crise de l’environnement et aux souffrances des exclus. » (§13)
Quelles étaient vos missions ?
Tout au long de l’année, j’ai eu le plaisir de travailler en étroite collaboration avec la délégation départementale du CCFD, partenaire d’ »Eglise Verte ». En particulier j’ai participé à l’élaboration d’une journée durant leur temps fort du mois de juillet, le Solifest, sur le thème du climat.
Qu’est-ce que le festival Solifest ?
Le festival Solifest organisé par les délégations de Normandie du Comité catholique contre la Faim et pour le développement (CCFD) était un événement sur cinq jours à Pont-Audemer. Chaque journée était consacrée à un thème en lien avec le climat : consommation, agroécologie, migrations et femmes. Chaque jour, il y avait une randonnée de prévue, des interventions, ateliers en lien avec la thématique du jour. Le samedi était une journée festive. Toutes ces rencontres témoignent bien de l’aspect transversal de l’écologie intégrale. Au mois de juillet, j’ai participé à la session 2019 de la rencontre des délégués diocésains à l’écologie intégrale, aux domaines des Courmettes à Antibes. Une rencontre très enrichissante qui a permis de constater que les diocèses commencent peu à peu à se mobiliser concrètement sur les questions environnementales.
Quel regard portez-vous sur votre mission ?
Dix mois plus tard, la démarche « Église Verte » fleurit sur le diocèse du Havre puisque la maison diocésaine, trois établissements et une paroisse se sont lancés ! Cette mission a été particulièrement riche en rencontres. Il faut maintenant que ces initiatives s’enracinent. Le diocèse du Havre renouvelle la mission avec un nouveau volontaire à partir de la rentrée 2019.