Droits de l’homme : construire le Bien commun
2018 marque le 70e anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH). Un colloque organisé par Pax Christi, Justice et Paix, le Service national famille et société de la CEF et un collectif de mouvements et d’associations, célébrera cet anniversaire le 15 décembre. Guy Aurenche souligne quelques enjeux de la DUDH pour l’Église et la société.
Contre la barbarie
« La méconnaissance des droits de l’homme a conduit à des actes de barbarie », affirme la Déclaration universelle de l’ONU (10 déc. 1948) dont nous commémorons les 70 ans. Après 60 millions de morts, la Shoah, la bombe atomique …, un cri fut lancé : défendre la dignité de la personne ! Une règle de conduite fut proposée : en respectant les droits et les devoirs énoncés par la Déclaration et la centaine de textes qui la suit, ensemble il convient de « hâter l’avènement d’un monde où l’homme sera libéré de la misère et de la terreur ». Ils invitent « tous les êtres humains à agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ».
L’Église s’engage
Les papes saints Jean XXIII et Jean Paul II, le Concile Vatican II ont rendu hommage à ce sursaut de l’humanité et invité les fidèles à s’engager, tout en faisant des propositions pour enrichir cette dynamique. Le pape François, en janvier dernier, incitait l’Église à découvrir une « relation significative entre le message évangélique et la reconnaissance des droits humains dans l’esprit des rédacteurs de la Déclaration universelle » (1). La pensée sociale de l’Église rejoint cet objectif et propose des orientions pour construire le Bien commun qui permettra à chaque personne et à chaque groupe de déployer pleinement leurs capacités d’humanité.
Au rendez-vous de la mondialisation
La dynamique des droits et devoirs humains ne remplace ni l’action politique, ni la réflexion philosophique, ni la quête religieuse. Elle fournit un horizon à atteindre et une boussole pour garder le cap. Notre monde de 2018 en a bien besoin. Des textes internationaux, continentaux (par ex. la convention européenne), nationaux (par ex. en France la loi sur le droit au logement, l’institution d’un Défenseur des droits indépendant du pouvoir politique, la loi protégeant la vie privée…), invitent les états à lutter tout spécialement contre la torture, l’intolérance ou la persécution religieuse, la misère, l’esclavage sous toutes ses formes. Les autorités politiques, économiques, financières, religieuses et culturelles ont à créer les conditions permettant à chaque personne d’avoir accès aux droits proclamés. Les acteurs de la société civile et les « résistants » s’appuient sur ces engagements juridiques pour venir au secours des humiliés et peser sur les décisions pour davantage de justice et de paix.
Une vocation à l’universalité
Les dictateurs disent que les droits de l’homme ne sont pas universels. Le Prix Nobel chinois Liu Xiao Bo, écrivait en 2008 : « Le peuple chinois se rend compte plus clairement chaque jour que la liberté, l’égalité et les droits de l’homme sont des valeurs universelles de l’humanité ». Il est mort en prison mais son esprit soutient les dissidents du monde. Sur la base de ces textes, et malgré parfois l’hypocrisie des états qui les signent, les droits de l’homme permettent la formation d’une société civile mondiale capable de s’unir et de réagir. Les moyens modernes de communication, sagement utilisés, favorisent cette démarche universelle et instaurent un dialogue sur les « valeurs » des divers peuples. Les textes juridiques n’explicitent pas les fondements de la dignité. Qu’est-ce qu’un traitement inhumain ? Comment définir le « niveau de vie suffisant » ou, défendre les libertés, même contre ceux qui les nient ?
Les familles de pensée, les spiritualités et religions sont invitées à participer à ce débat. Non pour abandonner leur croyance mais pour nourrir et enraciner « l’acte de foi des peuples du monde entier en la dignité de la personne ». L’Église catholique, dont les Pères ont défendu dès les premiers siècles, la destination universelle des biens, le primat de la conscience libre, la dimension transcendante de la personne, le Bien commun, est au rendez-vous de ce dialogue à portée universelle !
Guy Aurenche
- Discours devant le Corps diplomatique le 8 janvier 2018.
Le programme
9h : Accueil
9h30 : Ouverture
9h40 : Antoine Garapon
10h15 : Intermède artistique
11h : Michel Forst
11h40 : Débat
12h30 : Déjeuner
14h15 : Déclamation
14h30 : Dominique Coatanea
15h15 : Intermède artistique
15h30 : Guy Aurenche
16h30 : Intermède artistique
16h45 : Témoignages
17h45 : Débat
18h30 : Intermède artistique
18h50 : Conclusion
19h30 : Diner
20h30 : Soirée théâtre