Anne-Sophie, engagée auprès des enfants
Anne-Sophie Gey, 30 ans, fait partie des 95 laïcs salariés engagés dans les paroisses et les services du diocèse. Sur Montceau-les-Mines, cette jeune mère de famille se retrouve depuis février 2018 laïque en mission ecclésiale en quartier populaire, avec pour tâche principale l’animation de l’Action Catholique des Enfants.
« Il faut vivre avec son temps et s’adapter. L’année dernière nous étions censés avoir deux clubs mais comme nous avions plusieurs fratries, au bout d’un moment nous avons fusionné pour les activités. À la rentrée nous allons sans doute reformer les clubs en fonction des âges des enfants, de leurs envies et aussi du fait que la semaine scolaire repasse dans notre ville à quatre jours », annonçait Anne-Sophie Gey début août.
S’il est une vertu nécessaire à celle de sa mission, c’est la souplesse. Car même en allant chercher les enfants chez eux, le nombre de ceux qui fréquentent tous les quinze jours, le vendredi après l’école le local de l’aumônerie du quartier du Plessis est « aléatoire ». Il y a pour certains la zumba, le centre de loisirs, les dérangements. « Ça vient, explique-t-elle, ça repart ». En plus, il s’agit d’enfants aux profils extrêmement variés : certains ne sont pas forcément baptisés et d’autres ont des parents à double appartenance, catholique et musulmane. Et il est arrivé qu’un papa musulman refuse que ses filles participent à une procession de la lumière pour une célébration de Noël qui annonçait la naissance de Jésus. « À cet âge, de 4 à 10 ans, les enfants sont encore innocents, eux ne voient pas les différences entre les religions », témoigne Anne-Sophie.
Tous ses efforts et ceux de la bénévole et de l’animatrice qui l’épaulent consistent à transmettre les valeurs humaines et évangéliques du partage, de l’écoute et du respect de l’autre, du vivre ensemble, de l’ouverture, de la solidarité, et leur permettent d’aller jusqu’à la découverte de Jésus-Christ. Cela grâce aux moyens que nous donne l’ACE à travers les bulletins que reçoivent les clubs. C’est une première annonce. Que ce soit au moment des goûters, des jeux coopératifs, des moments de parole sur la résolution nationale du Mouvement (en 2017-2018 « Plus forts ensemble ») ou encore des sorties.
Pour nombre de ces enfants dont les familles sont socialement en difficulté, Anne-Sophie explique : « J’essaie de leur faire passer un bon moment, de leur donner les moyens de connaître d’autres choses et ça les fait grandir ». Elle raconte ainsi comment lors d’un mini-camp, deux enfants d’une famille arménienne logée en hôtel social qui n’avaient jamais dormi sous tente ont été ravis de l’expérience et comment une petite fille souffrant d’une maladie génétique orpheline est « la joie de vivre » lorsqu’elle vient au club ACE.
Jongler avec la vie familiale
Même si elle reconnaît regretter son ancienne activité professionnelle dans la comptabilité, Anne-Sophie est la première à trouver son compte dans sa mission. En 2008, sa maman ayant confié au prêtre de leur paroisse, le père André Marot, qu’Anne-Sophie aimait s’occuper d’enfants, ce dernier avait invité la jeune fille à passer à l’aumônerie. Depuis, devenue à son tour mère de famille de trois enfants (3, 5 et 7 ans), Anne-Sophie a quelque peu « levé le pied ». Jusqu’au départ en retraite de la responsable de la Mission Ouvrière.
Appelée à la remplacer Anne-Sophie a dû « jongler avec la vie familiale » afin de suivre en 2017 une année de formation. Et elle continue de le faire maintenant qu’elle est en poste, en CDI, à 24 heures par semaine. Ses deux aînés viennent au club ACE et Anne-Sophie se réjouit de l’opportunité pour eux de « prendre conscience de dures réalités », comme le jour où l’un de ses enfants l’a accompagnée dans la chambre d’hôtel où vit la famille arménienne. Par ailleurs, son lieu de travail se trouve à deux rues de son domicile !!!
Dans le fil de la conversation, on découvre que la jeune femme a une kyrielle d’autres engagements. Elle fait partie de l’équipe liturgique jeunes de la paroisse Notre-Dame, elle a accompagné vers la confirmation une équipe de filles de la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) avec qui elle a souhaité être confirmée en 2015, elle « s’occupe un peu de la mission ouvrière » en aidant à préparer le pot de rentrée et les célébrations de Noël et de Pâques, elle fait partie d’une équipe d’ACO (Action Catholique Ouvrière) avec son mari Michael et elle l’aide à la trésorerie de la paroisse. Ce qu’elle justifie par cette humble explication : « Je vis ma vie de croyante ».
Chantal Joly
Le nouveau rapport : Église en périphérie sur « l’Église et l’enfance » sortira le jeudi 13 septembre 2018. En novembre 2014, l’Assemblée plénière des évêques de France lançait le projet : « évangélisation en monde populaire » et le définissait comme un axe prioritaire d’action pour les trois prochaines années.
Nombreux sont déjà les acteurs d’Église qui œuvrent au quotidien. Signe d’Évangile dans le monde populaire, ils créent ou recréent du lien social et fraternel, ils sont présents et agissent dans les quartiers « difficiles », les « cités », le monde rural… : ils vivent et font vivre l’Église aux périphéries auxquelles nous appelle le Pape François.
Après les expériences d’habitat partagé en 2017, la Conférence des évêques de France vous invite à découvrir le 3ème rapport d’Église en périphérie « l’Église et l’enfance ». Cette rencontre sera notamment l’occasion de présenter les résultats du sondage mené sur ce thème par OpinioWay auprès des français.
Carte des diocèses
Vous trouverez sur cette carte les informations détaillées de chaque diocèse en cliquant sur la zone correspondante.
Attention : ne pas confondre diocèse et évêché.
L'évêché est le lieu de résidence de l'évêque.
Le diocèse prend le nom du lieu où se trouve la cathédrale.