Béatification du frère Jean-Joseph Lataste à Besançon
Peu de franc-comtois connaissent ce futur bienheureux : il ne faut pas s’en étonner ! Une des grandes caractéristiques ou qualités des dominicaines de Béthanie est de se faire le plus discrètes possible ! Cette discrétion est liée à leur histoire, celle de leur Fondation.
Tout commence dans une prison de femmes en septembre 1864 à Cadillac en Gironde. Tout jeune dominicain, ordonné prêtre à Marseille le 8 février 1863 et assigné au couvent de Bordeaux, Le frère LATASTE est envoyé prêcher une retraite à 400 femmes condamnées au silence absolu dans cette centrale qu’il connait bien ; Alcide Lataste est né dans cette bourgade le 5 septembre 1832, dernier des 7 enfants de Vital et Jeanne Grassiet. Comme prédicateur, Il franchit le seuil de cet établissement pénitencier avec appréhension.
Les détenues travaillent en silence toute la journée. Pour suivre la retraite, elle rognent sur leur temps de repos, se lèvent à 4 heures du matin et se couchent deux heures plus tard qu’à l’ordinaire. Le Père leur propose une nuit d’adoration : il imagine un tour de présence de deux ou trois détenues se relayant devant le Saint Sacrement. Elles seront 400 à passer la nuit en adoration dans cette chapelle qui devient pour le Père LATASTE le lieu d’une révélation déterminante pour lui : « j’ai vu cette prison, objet de tristesse et d’effroi pour les hommes transformée cette nuit en un lieu de délices, en un séjour de gloire et de bonheur ».
Saisi par la foi de certaines de ses recluses à la très mauvaise réputation, s’impose à lui le projet de leur offrir une famille religieuse : « Quelque soit votre passé, ne vous considérez plus comme des prisonnières mais comme des âmes vouées à Dieu, vous aussi. A la suite des âmes religieuses, dites à Dieu : les hommes me retiennent ici de force, je me donne à vous de plein gré, pendant dix, pendant vingt ans ; Je veux être uniquement à vous, je veux être à vous pour la vie ».
A leur sortie de prison, après avoir purgé leur peine, Marie Jean Joseph propose à celles qui le désirent de vivre leur idéal de consécration à Dieu, dans un même couvent que des religieuses vierges, sous le même genre d’habit, celui de ST Dominique, afin que rien ne distingue jamais les unes des autres, qu’elles s’accueillent mutuellement et avec miséricorde comme sœurs sans tenir compte du passé, sans jugement, dans la discrétion : un projet courageux et audacieux pour l’époque qui prend corps en 1866 avec la collaboration d’une religieuse de la Présentation de Tours, Sœur Henri-Dominique ( 1822-1907). Le Père Lataste reçoit une maison adaptée à son œuvre à Frasne le Château : c’est ainsi que sa fondation prend racine chez nous avant d’étendre ses ramifications en Italie, Suisse, Allemagne, Pays bas, Etats-unis dans la prison de Norfolk, Massachusetts, où une fraternité laïque Notre Dame de Miséricorde est née dans le couloir de la mort de ce pénitencier.
Père François Boiteux
► 20 h 30 : veillée de prière à la cathédrale Saint-Jean
Dimanche 3 juin 2012 – Besançon
► à partir de 9 h 30 : marche des jeunes, avec plusieurs haltes spirituelles du couvent des sœurs dominicaines de Béthanie à Montferrand le château jusqu’au parc des expositions Micropolis, Besançon.
► 15 h : célébration de la béatification au cours de la messe, Parc des expositions Micropolis, Besançon.
Messe présidée par le cardinal Angelo Amato, préfet de la congrégation pour la cause des saints et délégué du Pape assisté de Monseigneur André LACRAMPE, archevêque de Besançon et de Monseigneur Luigi VENTURA, Nonce Apostolique et de nombreux évêques. Prédication : fr. Bruno Cadoré, o.p., Maître de l’Ordre des Prêcheurs.
Avec la participation de toute l’assemblée de fidèles et chorales, des frères dominicains, des sœurs de Béthanie venues de France et d’autres pays.