Exploitation et traite des êtres humains, comprendre pour agir | Documents épiscopat
Le phénomène de l’exploitation et de la traite des êtres humains, omniprésent dans nos sociétés est rapporté, dans ce document, par les victimes et les acteurs associatifs qui l’ont côtoyé. N’occultant ni les violations de l’intégrité de la personne, ni ce qui offense la dignité de l’homme, cet examen des situations de vulnérabilité permet de faire des constats au plus proche des réalités et propose des pistes d’action pour enrayer ce fléau.
Édito de Mgr Bruno Feillet
Pourquoi un Documents Épiscopat sur la traite des êtres humains ?
L’Église s’affirme solidaire de la famille humaine : « Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur […] L’Église a le devoir, à tout moment, de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l’Évangile, de telle sorte qu’elle puisse répondre, d’une manière adaptée à chaque génération, aux questions éternelles des hommes sur le sens de la vie présente et future et sur leurs relations réciproques. » (Concile Vatican II, Constitution pastorale Gaudium et spes, N°1 et 4,1, 1965).
Pourquoi ce documents maintenant ? Comme on le lira, le phénomène de la traite s’étend en France et dans le monde. En outre, l’imagination est grande, qui invente de nouvelles formes de traite: « Jamais les hommes n’ont eu comme aujourd’hui un sens aussi vif de la liberté, mais, au même moment, surgissent de nouvelles formes d’asservissement social et psychique. »(GS 4,4).
« Jamais les hommes n’ont eu comme aujourd’hui un sens aussi vif de la liberté, mais, au même moment, surgissent de nouvelles formes d’asservissement social et psychique. »(GS 4,4).
Le Concile poursuit: « Pour en venir à des conséquences pratiques et qui présentent un caractère d’urgence particulière, le Concile insiste sur le respect de l’homme: que chacun considère son prochain, sans aucune exception, comme « un autre lui-même », tienne compte avant tout de son existence et des moyens qui lui sont nécessaires pour vivre dignement […]. Tout ce qui constitue une violation de l’intégrité de la personne humaine, comme les mutilations, la torture physique ou morale, les contraintes psychologiques; tout ce qui est offense à la dignité de l’homme, comme les conditions de vie sous-humaines, les emprisonnements arbitraires, les déportations, l’esclavage, la prostitution, le commerce des femmes et des jeunes; ou encore les conditions de travail dégradantes qui réduisent les travailleurs au rang de purs instruments de rapport, sans égard pour leur personnalité libre et responsable: toutes ces pratiques et d’autres analogues sont, en vérité, infâmes … « (GS 27,1-3).
Un engagement fort des associations et institutions diverses, d’ex-victimes, de congrégations, de chrétiens est indispensable. Début 2019, le Vatican a publié des Orientations pastorales sur la traite des personnes (désormais OPTP)¹. Dans la continuité, la lecture de ces pages favorisera, peut-être, découvertes, réflexions, collaborations, engagements.
¹ Ces orientations sont disponibles sur : migrants-refugees.va/trafic-trafic-esclavage/ dans différentes langues et sous différents formats.
Mgr Bruno Feillet,
évêque auxiliaire de Reims,
président du Conseil famille et société sur la traite des personnes.
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