Sainte Bakhita, la force de la foi face au piège de la servitude

Sainte Bakhita, célébrée le 8 février

Sainte Joséphine Bakhita (1867-1949), est une sœur soudanaise qui, enfant, vécut l’expérience d’être victime de la traite. Le 8 février, l’Église célèbre cette sainte devenue religieuse canossienne. Elle a été canonisée par Saint Jean-Paul II en 2000.

 

Elle a été successivement esclave, domestique, religieuse et sainte. Joséphine Bakhita est née en 1869 au Darfour au Soudan. A 7 ans, elle est enlevée au Darfour pour être esclave. Les négriers la vendent sur les marchés à un général turc où elle subit de mauvais traitements. Elle est vendue en 1883 à 14 ans au Consul d’Italie à Khartoum, Calisto Legnani. Dans ses mémoires, elle raconte :  » Le nouveau maître était assez bon et il se prit d’affection pour moi. Je n’eus plus de réprimandes, de coups, de châtiments, de sorte que, devant tout cela, j’hésitais encore à croire à tant de paix et de tranquillité. »

En 1885, lorsque le consul rentre en Italie, elle le supplie de rentrer avec lui et il accepte. Dans son encyclique Spe Salvi, le pape Benoit XVI précise qu’ : « elle fut vendue à un marchand italien pour le consul italien Callisto Legnani qui, face à l’avancée des mahdistes, revint en Italie. Là, après avoir été jusqu’à ce moment la propriété de « maîtres » aussi terribles, Bakhita connut un « Maître » totalement différent – dans le dialecte vénitien, qu’elle avait alors appris, elle appelait « Paron » le Dieu vivant, le Dieu de Jésus Christ.« 

Le 9 janvier 1890, elle est baptisée par l’archevêque de Venise, le Cardinal Domenico Agostino et reçoit la confirmation. Le 8 décembre 1896, elle prononce ses vœux dans la Congrégation des Sœurs canossiennes. « L’espérance, qui était née pour elle et qui l’avait « rachetée », elle ne pouvait pas la garder pour elle; cette espérance devait rejoindre beaucoup de personnes, elle devait rejoindre tout le monde « , est-il mentionné dans l’encyclique Spe Salvi.

La béatification et la canonisation

A la suite de miracles, elle est béatifiée en 1992. « Bakhita a laissé un message de réconciliation et de pardon évangélique dans un monde si divisé et blessé par la haine et la violence  », souligne le pape Jean-Paul II lors de la cérémonie. Elle est canonisée en 2000 par Saint Jean-Paul II. Dans son homélie, il déclarait : « Enlevée et vendue en esclavage à l’âge de 7 ans, elle endura de nombreuses souffrances entre les mains de maîtres cruels. Mais elle comprit que la vérité profonde est que Dieu, et non pas l’homme, est le véritable Maître de chaque être humain, de toute vie humaine. L’expérience devint une source de profonde sagesse pour cette humble fille d’Afrique. Dans le monde d’aujourd’hui, d’innombrables femmes continuent d’être victimes de représailles, même dans les sociétés modernes développées. Chez sainte Giuseppina Bakhita, nous trouvons un brillant défenseur de la véritable émancipation. L’histoire de sa vie inspire non pas l’acceptation passive, mais la ferme résolution à œuvrer de façon effective pour libérer les jeunes filles et les femmes de l’oppression et de la violence, et pour leur restituer leur dignité dans le plein exercice de leurs droits. »

Un modèle de foi et d’Espérance

Elle est décédée en 1947 à l’âge de 78 ans. Son corps repose dans l’église de la Sainte Famille à Schio en Italie. Sainte Bakhita est un exemple car elle a choisi la vie, elle a une force en elle qui fait qu’elle aide encore aujourd’hui tous ceux qui sont pris au piège de la servitude. Lors de l’angélus du 20 février 2019, le pape François a rappelé qu’elle « a dû affronter des difficultés et des souffrances indicibles. […] Une fois libérée de ta servitude physique, tu as trouvé la vraie rédemption dans la rencontre avec le Christ et son Église (…) en leur nom, intercède auprès du Dieu de la miséricorde, afin que les chaînes de leur prison puissent être rompues. Puisse Dieu lui-même libérer tous ceux qui sont menacés, blessés ou maltraités à cause de la traite et du trafic d’être humain ».

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