« Célibats, célibataires, quelles perspectives en Église ? » | Documents épiscopat
La parole d’Église sur le célibat est pauvre, voire inexistante. Ce document présente une réflexion positive sur cet état de vie et distingue la vocation que Dieu adresse à chaque baptisé. Des éléments d’analyse et des pistes de recherche esquissent ici des propositions pouvant aider à accueillir le célibat dans le monde, comme une authentique vocation bénie de Dieu.
Edito de Mgr Hervé Gosselin
Alors pourquoi certains donnent-ils l’impression d’être laissés pour compte ? Ils ont la douleur de voir leurs amis s’accomplir dans le mariage ou la vie consacrée et ils restent sur le quai en attendant un train qui n’arrive pas et à vivre un état qu’ils n’ont pas choisi. Ils sont célibataires, et c’est un mot qu’ils ont en horreur. Il faut réussir à gérer une solitude parfois bien lourde, les faux espoirs, les allusions ou les sarcasmes d’un entourage qui en rajoute, comme les amis de Job…
Les célibataires sont aujourd’hui nombreux. Avec beaucoup de variantes, on peut encore considérer aujourd’hui le célibat comme l’état de vie de celui qui n’est ni marié ni consacré et qui ne vit pas en couple.
Cette situation a le goût de l’inachevé et contient le secret désir du temporaire puisqu’une rencontre ou un appel vécus demain pourra tout bouleverser : on peut toujours rêver puisqu’on trouve le témoignage de ceux à qui c’est arrivé ! Faut-il donc continuer à attendre en espérant un avenir meilleur ? Comment vivre le célibat quand il s’impose comme un chemin de frustration et de culpabilité mêlé d’espoir où la patience est mise à rude épreuve ? Même avec un épanouissent professionnel et une vie sociale ouverte, le manque fait ressembler dramatiquement la vie à une salle d’attente où il faut se distraire et s’occuper.. « Tout le monde peut accomplir sa vocation mais pas moi… »
Après une longue période de deuil ou se mêlent déni colère dépression et chantage, vient parfois le moment de l’acceptation, du consentement qui certes peut être résignation mais aussi le signe d’un réel accomplissement. J’ai aussi rencontré des célibataires heureux…
La dignité de l’homme ne vient pas de ce qu’il fait en réalisant un état de vie mais de ce qu’il est, (…)
Comment les services des vocations ou la pastorale familiale abordent-ils le sujet du célibat ? Il faut reconnaître que la parole d’Eglise les concernant est pauvre, voire inexistante car toujours rapportée à la préparation d’une vocation plus « positive »… L’auteur de ce document invite à corriger ce manque injuste et presque accusateur et sortir d’une vision trop négative. Depuis des années, existent aussi quelques trop rares propositions qui ont montré leur pertinence pour aider les célibataires à donner du sens à ce qui demeure dans la majorité de cas une épreuve. Sessions et accompagnement personnel sont utiles et fructueux
Car la Bonne Nouvelle de l’Évangile est aussi pour les célibataires… Sont-ils laissés pour compte ? L’homme est appelé par Dieu à une vocation unique : la Sainteté. La dignité de l’homme ne vient pas de ce qu’il fait en réalisant un état de vie mais de ce qu’il est, se reconnaissant créé à l’image de Dieu et vivant du baptême par une vie d’Amour et de don de soi. Marthe Robin disait que « Peu importe l’état de vie, ce qui compte c’est la qualité du don » et « Tout sert quand on aime ». Il y a donc un secret à découvrir et un encouragement à donner qui n’est pas seulement une invitation à la patience mais le discernement du plan de Dieu.
Puisse ce document aider à accueillir le célibat dans le monde comme une authentique vocation bénie de Dieu, et à nous laisser interpeller par la parole qu’il donne à tous.
Mgr Hervé Gosselin
Evêque d’Angoulême
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