Les évêques de France veulent promouvoir la vie religieuse

Longtemps, les congrégations religieuses ont prospéré sans intervention épiscopale particulière. Répondant à des besoins spécifiques de la société, selon leur charisme propre, les fondations se sont succédées. Désormais, la crise des vocations concerne aussi la vie religieuse. Historiquement « passifs », les évêques, aujourd’hui inquiets, ont à cœur de valoriser la vie religieuse, en lien avec la Corref.

Les effectifs ont chuté ? Le Père Jean-Pierre Longeat, abbé de Ligugé, président de la Corref, met en avant les « jeunes pousses ». Il donne l’exemple de nouvelles fondations, comme dans le diocèse de Coutances (où une communauté internationale accueille les touristes sur les plages du Débarquement), de communautés inter-congrégations à l’image de ce qui se vit dans le diocèse de Nancy et Toul (pour la maison de l’Arche touloise qui épaule les familles de détenus), d’initiatives œcuméniques dont celle des diaconesses de Reuilly, protestantes, avec des religieuses catholiques : sœurs de Sainte Clotilde,  Auxiliatrices et soeurs de Marie Auxiliatrice, à Paris.

L’attention à l’œcuménisme est d’ailleurs une priorité de la Corref, très en lien avec les frères de Taizé ou la communauté du Chemin Neuf.

Le P. Longeat insiste sur la place des laïcs associés (40.000 soit autant que de religieux), partenaires à part entière de congrégations avec lesquelles ils partagent la spiritualité et le charisme du fondateur. Il voit dans cette réalité un fruit du Concile Vatican II qui a redéfini la place des laïcs dans l’Eglise. Autre signe, la vingtaine d’instituts nouveaux qui ont moins de 40 ans d’existence.

« Nous sommes appelés à une métamorphose personnelle et communautaire » analyse-t-il.
 

En avril 2010, une rencontre de délégués à la pastorale des vocations au sein des Instituts a permis de dégager les attentes fortes des jeunes. Sr Florence de la Villeon, vice-présidente de la Corref, expliquent qu’ils aiment « les belles liturgies », sont intéressés par « le volontariat et l’engagement social », veulent des communautés nombreuses pour une vraie « vie fraternelle » et souhaitent être avec d’autres jeunes.

Elle est convaincue que le Seigneur continue à appeler mais que les jeunes ont aujourd’hui une multitude de choix de vie possibles. Conclusion : la vie religieuse manque de visibilité. Son renouveau ne se fera pas sans une meilleure communication et le témoignage de toute la richesse qu’elle propose.

Parmi les initiatives à venir pour promouvoir la vie religieuse, la Corref annonce un rassemblement des jeunes religieux et religieuses à Rueil-Malmaison, fin janvier 2012. L’événement mettra en avant 1000 jeunes de moins de 15 ans d’engagement. Une « marche sur Paris » depuis Montparnasse est prévue.

La vie religieuse fait-elle encore preuve d’audace prophétique ? Placements éthiques, soins palliatifs ou encore attention aux migrants, montrent que religieux et religieuses continuent de trouver des réponses innovantes aux défis de notre temps. En novembre 2012, l’Assemblée Générale de la Corref aura précisément pour thème « la créativité de la vie religieuse ».