Extraits du discours d’ouverture de l’Assemblée plénière

« Tout au long de ces dernières semaines mouvementées, j’ai souvent pensé à la barque entraînée dans la tempête et aux apôtres qui voyaient dormir Jésus« , a-t-il déclaré en faisant référence à l’Evangile de Marc, « la tempête apaisée » (Mc 4, 35-41), dans lequel le Christ interpelle ses disciples : « Pourquoi avez-vous si peur ? N’avez-vous pas encore de foi ? ». En abordant les sujets d’actualité, il a invité évêques et cardinaux rassemblés dans l’hémicycle Sainte Bernadette à se situer « au niveau de la réalité profonde de l’Eglise« .

Evoquant la levée des excommunications des évêques de la Fraternité Saint Pie X, il a fait part de sa récente audience avec le pape Benoît XVI, début mars à Rome : « En votre nom, j’ai écrit au Pape et je l’ai rencontré pour lui dire notre soutien et combien de tels procédés étaient néfastes et ruineux pour son projet de réconciliation. Nous avons réagi selon nos moyens et nos tempéraments. Tous nous avons exprimé notre attachement fidèle au Pape et notre rejet de l’antisémitisme dont Mgr Williamson était l’expression la plus affreuse« . Il a ainsi réaffirmé l’importance des relations avec la communauté juive. « Lors de notre récente rencontre avec des personnalités juives à New-York et à Washington, nous avons pu mesurer combien les pas franchis depuis plusieurs décennies et la confiance mutuelle pouvaient nous aider à surmonter des crises comme celle que nous venons de vivre » a-t-il poursuivi. « Dans ce moment où l’on assiste à un déchaînement de haine contre la personne de Benoît XVI, nous voulons lui dire collégialement notre affection et notre communion profonde. Au moment de l’épreuve, les évêques de France ne font pas défaut au Pape. Tous l’ont dit à plusieurs reprises au cours de ces semaines et nous le répétons volontiers aujourd’hui » a souligné le cardinal Vingt-Trois.

Il a ensuite abordé l’excommunication d’une fillette et de sa mère à Recife (Brésil). « Nous pouvons avoir un jugement pastoral différent de celui de l’archevêque de Recife et le dire. Mais nous le faisons en respectant et cet évêque et la Conférence épiscopale brésilienne et sa prise de position courageuse » a-t-il ajouté.

Regrettant « la polarisation exclusive sur la question du préservatif a occulté tout le reste des propos du Pape sur la responsabilité humaine dans les relations sexuelles, sur le sida, ses paroles de compassion, sa demande de la gratuité des thérapies pour l’Afrique » il a rappelé l’accueil enthousiaste et joyeux que les Africains ont témoigné au pape, à l’occasion de son voyage au Cameroun puis en Angola (17-23 mars 2009).
 

« Déjà en 1982, notre conférence appelait des « Nouveaux modes de vie. » C’est à de nouveaux modèles que nous devons travailler, nouveau modèle de production agricole, nouveau modèle de développement économique, nouveau modèle d’échanges avec les pays pauvres, nouveau modèle de gestion des ressources naturelles » a-t-il rappelé avant de dire « à nos frères évêques et à nos compatriotes d’Outre-mer que nous suivons avec attention ce qui se passe chez eux et nous voulons aussi être attentifs aux antillais et réunionnais vivant en Métropole et qui sont inquiets pour les leurs« . 
 

Alors que les Etats Généraux de la bioéthique sont en cours en France, il a salué le  « travail de plusieurs années » fourni par l’Eglise catholique sur ces questions. Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes et président du groupe de travail Bioéthique, fera un point d’avancée en Assemblée plénière, ce mardi 31 mars. 

« Remplacer le débat social par l’action judiciaire n’est pas au bénéfice de la démocratie » a mis en garde le cardinal Vingt-Trois au sujet du projet de loi sur l’autorité parentale. Celui-ci a donné lieu à un communiqué du Conseil Permanent le 10 mars dernier.

Enfin « Nouvelles pauvretés, enseignement supérieur catholique, bioéthique, indifférence religieuse » sont quelques-uns des dossiers sur lesquels les évêques poursuivront leur réflexion.