Visages et témoignages de volontaires

Visages de chrétiens partis vivre le service du frère, la solidarité Nord-Sud et la fraternité entre Eglises. Par Chantal Joly.
 

Elise, le goût de l’instant présent au Cameroun

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Avoir déjà exercé en soins palliatifs et en médecine pédiatrique lui a donné « une certaine ossature » pour la mission confiée par la Délégation Catholique à la Coopération : infirmière, de 2008 à 2010, au sein de l’équipe camerounaise d’un hôpital en brousse. Mettre ses compétences au service des plus pauvres, découvrir une autre culture, se dépasser « dans la rencontre avec soi et avec le Christ » ; Elise a expérimenté ce qu’elle souhaitait depuis toute jeune. Dans son travail (tous les services sauf la maternité et dix nuits de garde par mois) comme en dehors, elle a appris « la simplicité dans les relations » (aller au marché, regarder les femmes coudre, se laisser tresser les cheveux…), que « Dieu donne et que Dieu reprend » et surtout à « vivre sans prévoir ». Avec Alice, l’autre coopérante sage-femme, sa colocataire devenue « comme une sœur », elles ont participé à des temps de prière à la manière de Taizé. Heureuse de retrouver son pays et sa famille, Elise a rejoint l’Institut Curie. Elle se sent encore en phase « d’atterrissage ».
 

Laure et Philippe, dans un foyer en Haïti

Au bout de 17 ans de vie à l’Arche, leurs enfants volant de leurs propres ailes, le couple ancré à Trosly-Breuil (Oise) a eu envie « de vivre un temps dans une communauté du Sud ». Ils avaient songé à l’Amérique Latine, c’est au sud d’Haïti qu’ils ont expérimenté « le don de l’accueil et admiré le courage et la débrouillardise d’un peuple », avec l’Arche international. Leur maisonnette n’avait pas de frigo et l’électricité était défaillante mais on leur avait repeint à neuf. Il fallait souvent passer la rivière à gué et la Poste était à 2, 5 km mais c’est un pays « magnifique ». Quant à leur vie « spartiate », si elle a été éprouvante pour la santé de Philippe comme la coupure avec la famille l’a été sur le plan affectif pour tous les deux, ils sont « heureux d’avoir fait cette expérience ». Leur contribution fut modeste : Philippe a proposé à l’atelier menuiserie la fabrication de fauteuils de jardin et avec son épouse a suivi médicalement les onze pensionnaires du foyer. Ils sont également à l’origine d’un séjour exceptionnel de vacances à la mer. Ils ont surtout été au quotidien des compagnons de vie.
 

Cyrille, utile et heureux en Thaïlande

« Pourquoi chercher ailleurs » ? Un clic sur le site des Missions Etrangères de Paris (MEP) et en fin de Master II de communication publique en Angleterre, il s’est envolé en 2008 pour Mae Sot en Thaïlande. Il y a trouvé ce qu’il cherchait : un temps utile avant le tourbillon de la vie professionnelle (professeur d’anglais pour des enfants Thaï en journée, grand frère et soutien scolaire pour des jeunes de l’ethnie Karen le soir), un service d’Eglise (dans une grosse école du diocèse), une « famille » (même s’il était le seul Occidental) et une ouverture culturelle et ecclésiale (il a « pris conscience de la beauté de l’Eglise universelle »). Le foot, les repas, les chants, la messe quotidienne… Ce fut « une année extraordinaire », suivie d’un retour « sans mélancolie ». D’autant moins qu’il a enchaîné sur le séminaire… aux MEP : « Annoncer le Christ à des gens qui ne le connaissent pas, c’est magnifique » !
 

Jean, l’amitié universelle en Argentine

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Etudiant en école de commerce, Jean aurait pu être chargé de projets pour une ONG. Mais c’est la proposition de Points-Cœur « une présence d’amitié toute simple avec les plus oubliés », qui l’a attiré. Dans un bidonville de la banlieue de Buenos Aires, en Argentine, il a partagé « ce qu’il est , avant ce qu’il a » au sein d’une équipe internationale. Leurs journées ? Prière (laudes, relais devant le Saint-Sacrement, chapelet), activités (cuisine, foot, anniversaires) avec les enfants « les plus vulnérables à la promiscuité et aux trafics » et surtout « répondre aux besoins quotidiens de nos amis du quartier » (accompagner une personne, porter des médicaments…). Sans compter la participation à la soupe populaire de la paroisse et des visites dans des hôpitaux et des maisons de retraite. Au final, « une année remplie de belles rencontres » qu’il a pu faire valider en partie comme stage. Très vite re-passionné par ses études, Jean a appris qu’ « on est appelé à se donner où qu’on soit ». Il s’est spécialisé en entrepeneuriat social.

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