Transmettre la foi

Autrefois, la foi, comme héritage reçu, se communiquait de génération en génération de manière virtuelle. On devenait chrétien en adoptant les convictions, les valeurs et les pratiques de ses parents. Mais les données changent et le paysage socioculturel n’est plus le même. La lettre des évêques aux catholiques de France (Cerf ; 1996) en fait le constat et en annonce les conséquences :

« La situation présente oblige à prendre la mesure de la nouveauté de la foi et de l’expérience chrétienne. Nous ne pouvons plus nous contenter d’un héritage, si riche qu’il soit. Nous avons à accueillir le don de Dieu dans les conditions nouvelles et à retrouver en même temps le geste initial de l’évangélisation : celui de la proposition simple et résolue de l’Évangile du Christ. En même temps, du côté des auditeurs de la Parole, se vérifie un aspect corrélatif de la foi : ils sont amenés à accueillir cette Parole par un acte personnel d’adhésion. »

Ainsi la foi est l’objet d’un choix qui requiert de la part de chacun un engagement libre. Encore faut-il que tous, susceptibles un jour où l’autre d’être des chercheurs de Dieu, puissent percevoir les traits du christianisme pour le choisir s’ils le souhaitent. La logique de proposition se tient en amont de la transmission. Elle repose sur la nécessité d’une première annonce pour choisir le christianisme. L’évangélisation a toujours son fondement dans l’appel du Christ à poursuivre sa mission en son nom. Ainsi la transmission relève de chaque chrétien et plus concrètement des baptisés ayant reçu le sacrement de l’ordre ( Pape, évêques, prêtres, diacres).

Dialoguer pour transmettre

La transmission de la foi n’est pas un mouvement à sens unique de ceux qui proposent la foi vers ceux qui auraient tout le dépôt. Lors de la conférence d’ouverture de l’assemblée des évêques en 2000 à Lourdes, Mgr Louis-Marie Billé posait ainsi la question : « Pourrions-nous penser l’annonce de l’Evangile sur le seul mode du don, de l’apport, de la proposition à des hommes et des femmes qui auraient tout à recevoir, mais rien à dire ou à donner ? Mais nous savons bien qu’il n’existe pas d’Evangile sans dialogue. Nous ne pouvons pas apporter toutes les réponses avant d’avoir écouté les questions. Nous ne pouvons pas seulement écouter les questions pour lesquelles nous avons des réponses. Le dialogue à vivre est d’ailleurs au-delà du rapport entre les questions et les réponses. Il tient à ce qu’un même Esprit est à l’œuvre chez l’évangélisateur et chez l’évangélisé et que le premier, s’il sait ce qu’il propose, accepte aussi d’être converti par celui qui a bien voulu l’écouter ».

La transmission de la foi, n’est pas une stratégie à développer mais un savoir être du témoin qui se réalise au quotidien : au catéchisme, lors d’un rassemblement de jeunes, au travail pour les prêtres-ouvriers… Ce savoir être, les chrétiens le reçoivent aussi par héritage. Par le baptême, le nouveau chrétien s’inscrit dans la longue lignée d’Abraham. Il n’est pas un chercheur de Dieu isolé mais accompagné dans la découverte d’une histoire, celle de la vie du peuple judéo-chrétien où Dieu s’est révélé.

Jésus passe beaucoup de son temps à rencontrer et enseigner les gens pour leur permettre de découvrir qu’il est le messie attendu. Jésus compte sur ces apôtres pour l’annonce de la bonne nouvelle du Royaume de Dieu. Et c’est une bonne nouvelle à recevoir et transmettre.

Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc (Mc 4, 21-23)

Jésus disait encore : « Est-ce que la lampe vient pour être mise sous le boisseau ou sous le lit ? N’est-ce pas pour être mise sur le lampadaire ? Car rien n’est caché, sinon pour être manifesté ; rien n’a été gardé secret, sinon pour venir au grand jour. Si quelqu’un a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! »

© AELF

Catéchisme de l’Église catholique

902  » Les laïcs, en vertu de leur consécration au Christ et de l’onction de l’Esprit Saint, reçoivent la vocation admirable et les moyens qui permettent à l’Esprit de produire en eux des fruits toujours plus abondants. En effet, toutes leurs activités, leurs prières et leurs entreprises apostoliques, leur vie conjugale et familiale, leurs labeurs quotidiens, leurs détentes d’esprit et de corps, s’ils sont vécus dans l’Esprit de Dieu, et même les épreuves de la vie, pourvu qu’elles soient patiemment supportées, tout cela devient ‘offrande spirituelle, agréable à Dieu par Jésus-Christ’ (1 P 2, 5) ; et dans la célébration eucharistique, ces offrandes rejoignent l’oblation du Corps du Seigneur pour être offertes en toute piété au Père. C’est ainsi que les laïcs consacrent à Dieu le monde lui-même, rendant partout à Dieu dans la sainteté de leur vie un culte d’adoration  » (LG 34 ; cf. LG 10).
902 De façon particulière, les parents participent de la charge de sanctification  » lorsqu’ils mènent une vie conjugale selon l’esprit chrétien et procurent à leurs enfants une éducation chrétienne  » (CIC, can. 835, § 4).

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(Première partie la profession de la foi ; deuxième section la profession de la foi chrétienne ; chapitre troisième je crois en l’esprit saint ; Article 9  » je crois a la sainte église catholique  » ; paragraphe 4. Les fideles du Christ – hiérarchie, laïcs, vie consacrée)

 

année liturgique B