« Au séminaire de la Société Jean-Marie Vianney, j’ai fait le choix de Dieu »

A quarante kilomètres de Lyon, le séminaire de la Société Jean-Marie Vianney forme les futurs prêtres à leur mission. « C’est un long processus pour permettre au Seigneur de préparer les séminaristes », explique le père Vincent Siret, supérieur du séminaire. Rémi-Gabriel Perchot, juste après le bac, a choisi ce séminaire pour mieux discerner sa vocation : « J’ai approfondi ma foi grâce aux questions d’un ami protestant et j’ai fait le choix de Dieu. La figure du curé d’Ars m’avait marqué étant enfant. Je suis donc rentré en première année, appelée la « propédeutique », au séminaire de la Société Jean-Marie Vianney pour mieux discerner ma vocation ».

« Le saint curé d’Ars est un modèle hors-pair de charité pastorale, un prêtre au service de son peuple, un témoin éloquent, raconte le père Siret. Pour les séminaristes, la sainteté du curé d’Ars est souvent une découverte. Ils puisent dans sa vie spirituelle ».

Beaucoup d’écoles viennent à Ars pour des retraites, la préparation de la profession de foi, ou de la confirmation. Pendant ces « mercredi de juin », huit séminaristes à tour de rôle accueillent les élèves. Ils proposent de découvrir et d’approfondir la vie chrétienne à travers la connaissance du curé d’Ars. « C’est aussi le moment de découvrir sa propre sainteté », précise le père Siret.
 

Une vie de fraternité à six ou sept

Pendant six ans, Patrick Clément a goûté à la vie de communauté au séminaire : « Nous sommes en fraternité de six ou sept séminaristes, avec un prêtre accompagnateur. Nous prenons notre petit déjeuner ensemble et un temps de partage d’Evangile dans la journée. Après les cours, la communauté se retrouve ensemble pour la messe et le dîner avec quelques professeurs. Sept pères sont en permanence dans les fraternités. Ils donnent les cours et assurent un accompagnement spirituel aux séminaristes ».

Rémi-Gabriel vient d’une famille nombreuse. Il connaissait donc déjà la vie en communauté : « C’est aussi pour cela que j’ai choisi d’aller à Ars où la fraternité est forte. La vie communautaire a ses exigences : nous apprenons tous les jours à travers les joies et les peines dans le travail en groupe. Les séminaristes nous aident à découvrir nos qualités et nos défauts. Nous sommes obligés d’aborder les problèmes pour avancer ».

Les journées au séminaire alternent les temps de prière, de service, de travail et de détente. « Pendant le premier cycle, le partage est plus intense, précise le père Siret (photo). La solidarité dans l’année et les temps de service en fraternité permettent de créer des amitiés qui durent. Les charismes sont tous différents, mais la foi et le désir de servir l’Eglise les rejoignent ».

Dix-sept séminaristes représentent des diocèses étrangers : d’Europe, d’Asie (Chine, Vietnam et Laos), l’Afrique (Bénin et Congo), et l’Amérique (Haïti et le Québec). Le père Siret explique que par cet échange, « les séminaristes découvrent la réalité de l’Eglise universelle. Ils partagent des préoccupations communes, comme celui, récent, du statut du mariage. Lors de l’élection du Pape François cette année, les séminaristes ont aussi perçu le mystère de l’Eglise qui dépasse les hommes. Ils sont confiants dans la vie spirituelle, la solidité du Seigneur les apaise profondément. Ils font l’expérience de la fidélité de Dieu dans leur vie. »
 

L’insertion en paroisse : faire un lien entre tous

« Dans leur paroisse d’insertion, les séminaristes regardent le travail de leurs futurs confrères et rencontrent les mêmes défis. Ils ont vraiment envie d’aller au devant des gens et de partager la foi qui les anime », souligne le père Siret.

« Cette année en tant que diacre, j’accompagne deux lycéens au Foyer Marcel Van, explique Patrick Clément. Tout en continuant leurs études, ils s’appuient sur une vie de prière et une relation personnelle avec le Christ pour avancer dans leur discernement. Je retourne une semaine par mois au séminaire, cela me porte dans la prière et m’aide à trouver un équilibre ».

Après ses deux années en philosophie, Rémi-Gabriel (photo) a fait un stage pastoral en Amazonie, au Brésil. De 2008 à 2010, il a travaillé pour l’évangélisation des jeunes avec la Délégation catholique pour la coopération (DCC). « C’était un stage très prenant qui m’a ouvert à la dimension diocésaine », raconte-t-il. « Après 2010, pendant mes trois années de théologie, mon implication en paroisse a été formatrice, ajoute Rémi-Gabriel. Le rôle du prêtre est d’accueillir les autres sans s’effacer complètement, et faire un lien entre tous. Je suis tous les week-ends à Saint Chamond. Je prépare les jeunes adultes au baptême, j’anime le groupe de jeunes constitué après les Journées mondiales de la jeunesse de Madrid et je participe aux événements paroissiaux».
 

Et après ?

Certains insistent beaucoup sur le partage et la manière de vivre ensuite. En plus des propositions diocésaines, les jeunes prêtres désirent un lieu de prière, de détente, et de partage sur le ministère. La société Jean-Marie Vianney propose une fois par mois des temps d’échanges et de formation continue. Et chaque 4 août, ils se réunissent pour un colloque autour de la vie du Saint Curé d’Ars.

A partir du 30 juin, comme prêtre, Patrick Clément (photo) aura une implication paroissiale plus forte : « Ars est un lieu où les confessions sont nombreuses. Ces temps de sacrements en particulier seront nouveaux pour moi ».

Rémi-Gabriel, après son ordination diaconale le 29 juin, sera inséré dans la paroisse de Saint-Chamond. Pendant cette année, il va se préparer à la prêtrise : « Après le séminaire, je ne serai pas tout de suite curé ! Quand je serai en paroisse, ce qui est primordial, à mon avis, est d’instaurer une vie de prière. J’essaie déjà au séminaire par les offices et le chapelet, par exemple. La prière permet de replacer tout devant Dieu. C’est la colonne vertébrale. Il vaut mieux aller voir le patron directement avant de faire les choses ! »
 

Le séminaire de la Société Jean-Marie Vianney a formé cette année 45 séminaristes dont 16 en première année à Ars. Quatre d’entre eux seront ordonnés prêtres en 2013, comme Patrick Clément, le 30 juin à Ars. Et parmi les quatre jeunes hommes ordonnés diacre en vue du sacerdoce, Rémi-Gabriel Perchot, le 29 juin, à Saint-Chamond.
 

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