Père Marie-Eugène (1894-1967), livré à la grâce de Dieu.

Père Marie EugèneMême s’il a parcouru des milliers de kilomètres, été un remarquable bâtisseur, un organisateur au sens pratique, son secret, ce n’est pas dans l’ampleur de son action qu’il faut le chercher, mais dans la contemplation, source de ses actes.

« Livré à la grâce de Dieu », ami de l’Esprit Saint, sa riche nature humaine était pétrie de sa Foi, de son Espérance, de son Amour.

Si, à l’heure de sa mort, il voulait laisser à ses enfants de Notre-Dame de Vie, comme ultime testament : contemplation et action bien unies, c’est qu’il avait vécu toute sa vie cette union au niveau le plus profond de son être d’enfant de Dieu, « comme s’il voyait l’invisible » (He 11, 27). C’est la forte impression qui se dégageait de sa personne et qui a fasciné tant de ses contemporains. Un mot lui était familier, celui d’« antinomies ». On le trouve souvent dans Je veux voir Dieu et dans sa prédication. Apparentes contradictions dans l’être, elles ne sont ni contrastes, ni paradoxes mais elles trouvent leur synthèse par l’action de l’Esprit Saint. Le Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus les a vécues avant de les décrire : contemplatif et actif ; tempérament de chef et pauvre homme ; extraordinaire par certaines grâces et ordinaire dans le quotidien ; déterminé à marcher et patient ; imprégné de vie surnaturelle et attentif aux moindres détails de la vie matérielle (de la taille de la vigne à la construction de bâtiments importants) ; père spirituel et enfant de Dieu ; fort et faible ; exigeant et plein de bonté paternelle ; inspirant parfois la crainte et attirant par ses puissants charismes ; avide de solitude et apôtre parcourant le monde ; écrivain prolixe et fondateur prophétique ; combatif et calme ; paysan et théologien ; mortifié et libre de tout ; prédicateur inlassable et avide d’oraison ; souffrant souvent et rebondissant toujours ; mystique et aimant rire ; héritier de la grande Tradition catholique et ouvert sur le monde moderne…

Monseigneur Guy Gaucher, La vie du père Marie-Eugène,p.188-189.


Naissance au ciel et cause de béatification

  • Il meurt le lundi de Pâques 27 mars 1967, jour de la fête de Notre Dame de Vie .
  • Sa cause de béatification a été ouverte en 1985 dans le diocèse d’Avignon.
  • Le 19 décembre 2011, le pape Benoît XVI reconnaît ses vertus héroïques.
  • Le 3 mars 2016, le pape François autorise la congrégation pour les causes des saints à signer le décret d’authenticité du miracle qui lui est attribué (la guérison d’un petit garçon âgé de quelques semaines).
  • Sa béatification a lieu au terme de l’année jubilaire consacrée à la Miséricorde, le 19 novembre 2016.

Je m’en vais vers l’étreinte de l’Esprit Saint.

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