Spiritualité de l’Action Catholique des Enfants

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La spiritualité de l’Action Catholique des Enfants est d’inspiration vincentienne (St-Vincent-de-Paul). Extrait du livret « Osons l’Aventure intérieure » de l’ACE.
« L’esprit Fils » est source de notre vie et de notre action. Voici ce qu’a légué le fondateur des Fils de la Charité, le Père Jean-Émile Anizan (1853-1928) qui fut frère de St-Vincent-de-Paul.
 

Avec Jésus, compatir pour les foules populaires

Jésus a été « pris de pitié pour les foules fatiguées et abandonnées » de son temps. A notre tour, nous entendons l’appel à vivre cette compassion pour les « foules » populaires et ouvrières d’aujourd’hui.

Se laisser toucher non seulement par les misères matérielles et spirituelles, mais aussi « craquer » devant les richesses des gens du peuple, et avec eux se mettre à l’action, c’est entrer dans le mystère d’un Dieu malade d’amour pour les humbles et les petits. Un Dieu Père, aux entrailles de « Mère » : le Dieu de la compassion, le Dieu miséricordieux de Jésus.

Le Jésus auquel nous cherchons à ressembler, c’est l’Homme-Dieu, qui a les « entrailles » chavirées quand il regarde aujourd’hui la vie de tous ces travailleurs, ces chômeurs, ces familles qui viennent s’entasser à la périphérie des grandes villes du monde… Qui saura que Dieu a une tendresse privilégiée pour chacun d’eux, si personne ne donne au Christ ses propres pas, pour qu’il revienne aujourd’hui marcher à leurs côtés ?
 

Recevoir de l’Esprit la folie de la Charité

La folie de la Charité n’est pas autre chose que la folie de l’Amour dans un monde trop sage et calculateur. Amour fou qui croit que l’Esprit d’amour allumé allumé au coeur de l’humanité à la Pentecôte est toujours et partout au travail, et d’une manière particulière dans les quartiers populaires et ouvriers, d’où souvent on le croit absent. Cherchant à « sauver l’amour » des humbles par les mille gestes quotidiens du don de soi et de la solidarité, invitant chacun à se convertir et quel qu’il soit; à prendre place dans la « civilisation de l’amour ».

Le Jésus auquel nous cherchons à ressembler, c’est l’Homme-Dieu dont le coeur habité par l’Esprit aime à la mesure même de Dieu : Celui qui persiste à vouloir sauver l’humain et le divin des sans-toit, des sans-droit, des sans-voix, des sans-travail, des sans-avenir, car ceux-là sont privilégiés dans le coeur de Dieu.
 

S’abandonner entre les mains du Père

Vivre le double idéal de la compassion pour les foules et celui de la folie de la charité n’est pas seulement, ni même d’abord, du ressort de la seule volonté humaine. Cet engagement ne devient durablement possible que par l’apprentissage de l’abandon de sa vie à Dieu. Attitude qui appelle à déchiffrer les désirs de Dieu et à y répondre dans des choix humains. Sagesse qui invite à agir moins sous l’impulsion de ses désirs personnels, que sous la volonté de Dieu entrevue dans la méditation de la Parole, dans la célébration de l’Eucharistie et le partage de vie.

Le Jésus auquel nous cherchons à ressembler, c’est ce Jésus qui, au coeur de sa mission « d’envoyé », a investi toutes ses forces d’affection dans l’annonce de l’Évangile aux pauvres. La toute-puissance de foi, d’amour et d’espérance qui s’est emparée de lui, nous croyons qu’elle peut aussi nous être communiquée jusque dans nos fragilités et nos infidélités. Elle nous convertit alors en « apôtres du peuple » : hommes au coeur et aux mains disponibles pour chercher l’Invisible et s’en remettre à lui dans la confiance, pour l’annoncer et le servir dans la vie des gens de nos cités et de nos quartiers.
 

Les Pères fondateurs de l’ACE

Le Père Gaston Courtois (1897-1970), fils de la Charité
En 1930, il crée le journal Coeurs Vaillants. Son succès donnera naissance en 1936, au Mouvement des Coeurs Vaillants, qu’il fonde avec le Père Jean Pihan, puis en 1937 à celui des Âmes Vaillantes. Ils deviendront plus tard en 1956 l’Action Catholique des Enfants (ACE). À l’origine de nombreuses initiatives, il monte entre autres dans les années quarante les Écoles d’Assistantes catholiques de l’enfance, devenues depuis les Ecoles d’éducatrices spécialisées, les Éditions
Fleurus, la revue Familial Digest, qui deviendra par la suite Panorama chrétien.

Le Père Jean Pihan (1912-1996), fils de la Charité

Il participe en 1936 à la création du Mouvement des Coeurs Vaillants, avec le Père Courtois, puis en 1937 à celui des Âmes Vaillantes. C’est lui qui donnera l’esprit à ce Mouvement. Il vivra ainsi jusqu’en 1955 cette épopée. En 1938, il est nommé à l’Union des OEuvres. Il participe aux Éditions Fleurus. En 1947, il co-fonde le Bureau International Catholique de l’Enfance (BICE) qui réunit aussi bien des responsables de Mouvements et oeuvres d’enfants, que des spécialistes de l’enfance inadaptée, des personnes du monde de la presse, des catéchistes, des enseignants…

Source : « Osons l’aventure intérieure », spiritualité de l’Action Catholique des Enfants (2010)

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