Pâque juive et Pâques chrétienne

« Le premier jour de la fête des pains sans levain, les disciples viennent dire à Jésus : « Où veux-tu que nous te préparions le repas de la Pâque ? »

La liturgie chrétienne propose ce verset, Matthieu 26,17 le dimanche des Rameaux, ouverture de ce que nous appelons « la Semaine Sainte ». Cependant les mots des disciples de Jésus restent parfois obscurs : « la fête des pains sans levain », « le repas de la Pâque ». Qu’est-ce à dire ?

La réponse est dans la première partie de la Bible, au livre de l’Exode chapitre 12. Il y est raconté comment les Hébreux, descendants d’Abraham, ont pu, conduits par Moïse, sortir d’Egypte où ils étaient devenus esclaves. C’était la nuit du 14 Nisan : « le dix de ce mois, que l’on prenne une bête par famille…, parmi les agneaux ou les chevreaux… Le quatorzième jour on l’égorgera au crépuscule… On mangera la chair cette nuit-là, on la mangera rôtie au feu avec des pains sans levain et des herbes amères… Vous le mangerez à la hâte, c’est la Pâque du Seigneur », en hébreu Pessah..
Puis plus loin, une prescription : « Ce jour-là vous servira de mémorial. Vous fêterez ce pèlerinage pour fêter le Seigneur. D’âge en âge -loi immuable- vous le fêterez.
Quinze siècles plus tard, les disciples de Jésus disent les mêmes mots, font les mêmes gestes, sont fidèles au mémorial de la Pâque. Et en 2011, les communautés juives célèbrent Pessah, selon les mêmes rites codifiés : lecture de l’histoire (la Haggadah), repas autour du plateau de Pessah, joie de la libération.
La fête de Pessah est devenue passage de la nuit à la lumière, de l’esclavage à la liberté, signe de la présence du Seigneur près de « ceux qui le craignent ». Pour les chrétiens, Jésus est cette présence, en croix, agneau immolé. Pâques est le passage de la mort à la vie .Par sa mort et sa résurrection le Christ , au matin de Pâques, devient la Lumière pour ceux qui le suivent.
Le 14 Nisan, date de la fête de Pessah, correspond à la pleine lune de printemps ; la fête chrétienne de Pâques se célèbre le dimanche qui suit cette pleine lune. De là, chaque année, la date variable de ces fêtes qui sont au cœur des deux cycles liturgiques.

Juliette Gauffriau (SDRJ du diocèse de Nantes)

Source : site Internet du diocèse de Nantes
 

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