Homélie du dimanche 6 décembre

Dimanche 6 décembre 2015
Deuxième dimanche de l’Avent

Références bibliques :

Livre de Baruch : 5. 1 à 9 : “Dieu conduira Israël dans la joie, à la lumière de sa gloire, lui donnant comme escorte sa miséricorde et sa justice.”
Psaume 125 : “Il s’en va, il s’en va en pleurant. Il s’en vient, il s’en vient en chantant.
Saint Paul aux Philippiens :” Que votre amour vous fasse progresser de plus en plus dans la connaissance vraie et la parfaite clairvoyance.”
Evangile selon saint Luc : 3. 1 à 6 : “Tout homme verra le salut de Dieu.”

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D’aucuns pourraient se demander si les lectures de ce deuxième dimanche de l’Avent ont le moindre rapport avec la fête de Noël qu’il prépare. Il y est question de Jérusalem et de désert, de captivité, des Philippiens que l’apôtre Paul aime tendrement et de Jean appelant au baptême.

Raisonnons en sens inverse. Prenons ces lectures telles que l’Eglise nous les propose. Que nous font-elles découvrir sur le sens véritablement chrétien de Noël ? Sur le sens concret du Noël que nous vivrons dans l’aujourd’hui que Dieu nous donne.

Nous pouvons en effet y percevoir trois réponses, trois orientations selon que nous prenons l’époque du Christ, ses contemporains, ou les réalités de son temps.

IL EST VENU. IL REVIENDRA.

Au début de son Evangile, saint Luc atteste qu’il a mené une enquête précise “sur les événements survenus parmi nous.” Il nous renseigne approximativement sur la naissance de Jésus : au temps du roi Hérode, à l’occasion du premier recensement ordonné par l’empereur Auguste et s’appliquant à la région.

Pour la véritable inauguration de l’Evangile qu’est la prédication de Jean le Baptiste, les indications sont beaucoup plus précises. Notons au passage que saint Marc commence son Evangile, sans autre préambule, sur la prédication de saint Jean le Baptiste. Une date, une époque. Nous sommes en l’an 15 du règne de l’empereur Tibère.

Selon la manière de compter, la date peut osciller entre 27 et 29. Prenant au pied de la lettre la mention, pourtant expressément approximative, des trente ans de Jésus, en saint Luc 3. 23, la tradition en tirera une conclusion pour le début de notre ère chrétienne. En fait Jésus est né quelques années plus tôt, puisqu’Hérode le Grand, le sinistre auteur du massacre des Innocents, est mort en l’an – 4, av. JC.

CETTE VIE S’INSCRIT DANS LE TEMPS

Ce qui compte, c’est que le temps, l’époque s’inscrivent dans la vie du Fils de l’Homme et que cette vie s’inscrit dans le temps. Il est de Galilée; il n’est pas de nulle part. Il a pour contemporains, Pilate, Tibère, Caïphe; il n’est pas intemporel. Il est bien d’une époque et d’une époque qui marque sa vie et son message, dans le même temps que ce message transcende son époque.

Le Christ dont nous avons à témoigner n’est ni un être virtuel construit par imagination, ni un être intemporel, ni une être du passé. Et c’est à nous qu’il demande de le donner à nos frères, inséré dans le temps qu’ils vivent.

Le Christ s’est placé, de par la volonté de son Père, au milieu d’hommes qu’il n’a pas tous choisis dans l’auberge de Bethléem. Tous et chacun d’eux ; à leur manière et selon leur comportement, sont porteurs du cheminement du salut que le Christ accompli pour nous et pour la gloire de son Père.

Ce qui nous est demandé, c’est de “ progresser dans la connaissance vraie et la parfaite clairvoyance.” de ce que Dieu attend de nous

DANS LA JOIE, A LA LUMIERE DE SA GLOIRE.

Celui qui est venu, ignoré par les puissants de son temps, n’en reste pas moins “plénitude pour la gloire et la louange de Dieu.” (Philippiens 1. 11) Ce bébé qui est confié au silence de l’étable, à l’attention de Joseph et l’amour de la Vierge Marie, reviendra dans la gloire pour nous conduire à notre achèvement (Philippiens 1. 4)

A nous, dans une attente vigilante, de progresser grâce à notre amour qui n’est qu’une réciprocité. Car dans le même teps, l’amour du Père nous accompagne, qu’il il le fut pour Jésus.

L’horizon ne se confine pas à celui de Noël; il est déjà l’horizon de Pâques : la joie du triomphe sur la mort et l’envoi en mission. “Tout homme verra le salut de Dieu” (Luc 3. 6) “De toutes les nations, faîtes des disciples” (Matthieu 28. 19) “Eveille en nous cette intelligence du coeur qui nous prépare à l’accueillir et à entrer dans sa propre vie.” (Prière d’ouverture)

 » Puissions-nous être unis à la divinité de celui qui a pris notre humanité. » (liturgie eucharistique)

année liturgique B