« Une assemblée synodale sur la famille » par Mgr Delmas
Relecture de l’assemblée synodale diocésaine par Mgr Emmanuel Delmas, évêque d’Angers, pour le Synode des évêques sur la famille (Rome, 4-25 octobre 2015).
En octobre 2014, au terme de l’assemblée extraordinaire du synode sur la famille, le pape François a invité chaque diocèse à poursuivre ce travail de prière, de réflexion et de discussion fraternelle qui ont été presentés lors des échanges des évêques au synode. Ceci afin de préparer la prochaine assemblée synodale ordinaire du mois d’octobre prochain.
Notre diocèse a fait le choix de répondre à cette invitation lors de l’assemblée diocésaine qui s’est constituée pour l’occasion en élargissant le conseil pastoral diocésain élargi aux prêtres, aux diacres et aux laïcs engagés dans la pastorale familiale tant dans les doyennes, que dans les mouvements. La rencontre du 14 mars dernier a été l’occasion pour les 140 délégués présents de s’approprier la réflexion des pères synodaux grâce au questionnaire proposé à la fin du document final. La parole de chaque membre était riche des échanges qu’ils ont organisé auparavant et qui ont rassemblé 2500 personnes sur notre diocèse. J’avais pris le soin dans mon introduction de cette journée de rappeler quelques lignes fortes de ce document des pères synodaux. En particulier, j’ai souligné cette invitation à parler de la famille d’aujourd’hui confrontée à des nouveaux défis en le faisant a partir du regard sur le Christ. La famille est une réalité voulue par Dieu dès les origines comme nous révèle le Livre de la Genèse. Elle reçoit une vocation et une mission qu’il n’est cependant pas possible de déchiffrer sans considérer l’approfondissement de l’amour du Dieu Créateur jusqu’ à l’acte Sauveur que le Christ est venu inaugurer. Nous sommes ainsi initiés à la pédagogie divine et à son merveilleux accomplissement dans le Christ. L’assemblée a fait sienne le questionnement des évêques au sujet de ce renouvellement de regard auquel est appelée l’Eglise vis-a-vis des catholiques qui ne sont unis que par un lien civil, sur ceux qui sont encore en concubinage et sur ceux qui, après un mariage valide, ont divorcé et se sont remariés civilement. D’autres dimensions touchant la famille ont aussi été soulignées : la place des célibataires pour lesquels ce n’est pas un choix voulu, l’importance des grands-parents, le respect dû à chacun tel qu’il est, le souci de proposer une pastorale qui n’oublie pas de regarder d’abord toute personne comme une créature aimée de Dieu sans vouloir multiplier les propositions en fonction des situations que peut vivre chacun.
Au terme de ce travail, et après avoir ainsi consulté largement, j’ai remis au président de la Conférence des évêques de France, la contribution de notre Eglise diocésaine au discernement de l’Eglise universelle. J’ai fait part des débats et des intuitions qui traversent notre Eglise diocésaine. C’etait l’un de deux buts recherchés en convoquant cette assemblée. Mais il y a un deuxième objectif sur lequel nous concentrer désormais : Nous rendre attentifs au débat de l’Eglise sur ce sujet et nous préparer à recevoir les orientations que le Saint-Père donnera. J’inviterai alors les membres de notre assemblée diocésaine à se retrouver de nouveau, lorsque le pape publiera l’exhortation post synodale, pour bien la comprendre et chercher à se l’approprier. Ce sera l’occasion pour chacun des délégués d’être les témoins de ce précieux éclairage de l’Eglise, par la parole de son magistère, et de le porter auprès des familles. C’est notre pastorale familiale qui s’en trouvera renouvelée.
Je veux ici dire un très grand merci à ceux qui ont permis que cette rencontre diocésaine soit un bel évènement d’Eglise, formateur pour notre foi.
Mgr Emmanuel Delmas
Evêque d’Angers