Des laïcs lyonnais auditeurs au Synode sur la famille
A travers leur expérience des Equipes Reliance et « SeDiRe Lyon », Christian et Nathalie Mignonat vont porter la parole des divorcés-remariés au Synode des évêques sur la famille (Rome, 4-25 octobre 2015).
Quelle sera votre mission au Synode ?
Christian Mignonat : Auditeurs, nous serons dans une attitude…d’écoute! Nous avons été nommés en raison de deux activités : les Equipes Reliance et « SeDiRe Lyon », une association privée de fidèles que nous avons contribué à. Fonder. Nous nous sentons un rôle de porte-parole des personnes que nous accompagnons dans ces cadres-là. Par ailleurs, nous faisons de la préparation au mariage. Moi-même, je suis défenseur du lien en officialité.
Nathalie Mignonat : Pour l’intervention de 3 minutes à laquelle nous avons droit, chaque mot a été pesé. C’est très court or nous avons beaucoup de choses à dire de la part des autres !
Que proposent les Equipes Reliance et « SeDiRe Lyon » ?
Nathalie Mignonat : Les Equipes Reliance ont été créées par les Equipes Notre-Dame. Elles proposent aux couples divorcés-remariés un chemin très analogue puisque la demande de ces couples est similaire. Les thèmes, la vie des équipes et la pédagogie du Père Caffarel sont les mêmes. La seule différence est la présence d’un couple des END en tant accompagnateurs, pour signifier le lien avec le mouvement. Ces équipes existent depuis une dizaine d’années. Elles ont été lancées par les END à la demande du Pape Jean-Paul II en 2003. « SeDiRe Lyon » a déjà deux ou trois ans.
Christian Mignonat : « SeDiRe Lyon » s’adresse aux personnes qui veulent vivre un temps de prière à l’occasion d’une nouvelle union. Cet accueil permet une préparation à la nouvelle histoire conjugale, souvent avec une problématique de famille recomposée, mais aussi un soutien aux interlocuteurs de ces couples. Nous répondons à leurs questions. Nous les formons.
Nathalie Mignonat : Certains couples, dont l’un des deux est divorcé, viennent à la préparation au mariage pour se remarier. Ils apprennent alors que ce n’est pas possible à l’Eglise. Il faut les accompagner, leur dire que des temps de prière existent où deux baptisés viennent présenter au Seigneur leur nouveau couple. Mais ce n’est pas un mariage. Or certains pasteurs craignent que ce temps de prière y ressemble. Tant que les personnes ne sont pas concernées, elles ignorent tout de la discipline des sacrements.
A travers ce charisme très ciblé auprès des couples, quelle parole souhaitez-vous porter au Synode ?
Christian Mignonat : La première parole serait d’inviter chacun – nos communautés, nos pasteurs – à une conversion, à un changement de regard. Cette première attitude doit pouvoir faciliter le dialogue pour permettre de trouver comment rejoindre chaque personne, voir les aspects positifs de ce qu’elle vit, quand elle a le vrai souci d’une vie chrétienne.
Comment vous êtes-vous préparé ? A quoi serez-vous attentifs ?
Nathalie Mignonat : Nous avons été à l’initiative de groupes dans différentes paroisses du diocèse de Lyon. Nous avons préparé des réunions, fait s’exprimer les gens. Je pense que toute cette réflexion était très importante. Si l’on veut que ce que la réception [de l’exhortation apostolique rédigée par le Pape, NDLR] se passe bien, il faut faire un travail en amont. A Rome, nous serons heureux de voir toutes les contributions. Nombreux sont ceux qui se sont mis en route et travaillé pour cette deuxième session.
Christian Mignonat : Le Pape nous a appelé à entrer en dialogue. Ceux-ci ont été multiples ! Nous avons participé, entre autres, à des sessions avec des théologiens. Nous serons notamment attentifs à ce qu’on puisse tirer bénéfice de toutes ces réflexions. Je crois qu’il est important de rassembler toute cette richesse pour permettre à l’Esprit de trouver des chemins qui puissent être audibles et porter une Bonne Nouvelle – une Bonne Nouvelle pour tout le monde. Afin que ce qui sortira du Synode puisse être reçu par l’ensemble de nos communautés.
Un couple engagé auprès des couples
Surprise et joie. Voilà comment Nathalie et Christian Mignonat ont accueilli l’invitation du Pape François à participer au Synode. « Avec un peu d’inquiétude aussi », reconnaît Nathalie. Elle insiste sur la responsabilité portée par le couple : « Enormément de personnes nous ont écrit pour nous dire qu’ils priaient pour nous ». Elle vit l’attente de cet événement « un peu comme l’Avent », résume-t-elle. Connecté à de multiples réseaux, Christian se sent « en communion avec des nombreuses personnes », prêt à vivre « une expérience de vie ecclésiale forte ».