« Le chemin lumineux de la Miséricorde » par le P. Coquet
Témoignage-bilan du Père Emmanuel Coquet, Secrétaire général adjoint et coordinateur du Jubilé de la Miséricorde au sein de la Conférence des évêques de France.
Il y a un peu moins d’un an, le 8 décembre 2015, le pape François inaugurait une année jubilaire de la Miséricorde. Alors que celle-ci s’achève, nous ne pouvons qu’être reconnaissant au Saint-Père d’avoir proposé ce temps de grâce pour l’Eglise.
En permettant de voir la Miséricorde de Dieu au cœur de la vie de l’Eglise, en désignant ce « nom de Dieu » comme une source incontournable pour irriguer la vie chrétienne, le Pape a rendu possible cette expérience décisive de se savoir aimer « malgré tout » et de pouvoir à notre tour faire miséricorde.
En France, il a fallu procéder par étape. Il a fallu passer d’une pédagogie de l’explication à une pédagogie de l’émerveillement. En effet, l’année de la Miséricorde annoncée, il a fallu préciser les contours de ce qui apparaissait à certains comme un concept désuet. Or en redonnant toute son extension et sa profondeur à la Miséricorde comme une attitude de Dieu qui ne peut renier son amour pour tous les hommes, en se réappropriant le trésor de la tradition de l’Eglise à travers les œuvres de Miséricorde, les catholiques français ont pu savourer la tendresse d’un Père qui ne s’érige pas en juge de leur vie mais comme Celui qui n’abandonne jamais ses enfants et leur ouvre un avenir qu’ils ne croyaient plus possible.
Cette démarche a mobilisé les diocèses, les paroisses, les mouvements, les centres spirituels,… Un nombre considérable de conférences ont été dispensées pour faire entrer dans ce mystère et cette intelligence du cœur de Dieu.
Toutefois, il serait faux d’imaginer que les fidèles en sont restés à une saisie intellectuelle et personnelle de la Miséricorde. La Miséricorde est faite pour être vécue, célébrée, partagée. Telle a été le déploiement de démarches très concrètes dans les différentes communautés pour permettre de diffracter la miséricorde dans toutes ses dimensions. De la mobilisation des missionnaires de la miséricorde, au Pèlerinage « Fratello », en passant par toutes les initiatives locales (expositions, spectacles,…) et parfois infiniment discrètes, l’Eglise de France a pu sentir le souffle de l’Esprit de Miséricorde.
En deçà des nombreuses initiatives, je sais également qu’à la faveur de cette année jubilaire, des pas ont été fait. Symboliquement, les catholiques ont été invités à se rendre dans les lieux jubilaires de leur diocèse ou jusque dans la Ville Eternelle. Ce déplacement se voulait traduire notre condition de pèlerins et signifier que des changements profonds peuvent s’opérer dans nos vies dès lors que nous associons notre existence à Celui qui est le « visage de la Miséricorde » : le Christ.
En effet, tout au long de cette année, nous avons éprouvé une sainte provocation non seulement à bénéficier de la miséricorde de Dieu mais également à nous en faire les témoins et les apôtres. C’est pourquoi nous pouvons mettre au crédit de cette année le poids de l’invisible ; le poids de ces pardons offerts en famille, ces personnes qui ont renoué après tant d’années d’ignorance, etc. C’est aussi là que s’atteste le rayonnement de la miséricorde que rien n’arrête car seule « La miséricorde peut changer l’histoire » [1].
La Conférence de évêques de France et ceux qui sont associés à sa mission par leur travail au sein de la Maison de l’avenue de Breteuil, ne sont pas restés au bord de ce chemin lumineux. On pourra souligner ici des moments particuliers vécus, comme la session doctrinale annuelle qui a eu lieu à Ars et qui a été consacrée à approfondir le thème de la miséricorde divine trois jours durant ; la démarche des évêques vécue à Lourdes à l’occasion de leur assemblée plénière de printemps ; mais aussi le pèlerinage jubilaire proposé aux personnes travaillant au 58 avenue de Breteuil au printemps dernier.
Jusque sur les réseaux sociaux la miséricorde a cherché à se propager comme une onde bienfaisante. C’est ainsi que Mgr Pascal Wintzer, archevêque de Poitiers, lançait dernièrement sur Twitter : « Lorsque la miséricorde a ouvert un cœur, celui-ci ne peut se refermer » !
Oui, nous pouvons en être convaincu, les portes saintes peuvent bien se refermer, on n’enfermera jamais la puissance de la miséricorde.
Père Emmanuel Coquet
Le 20 novembre 2016
La Miséricorde – Session doctrinale des évêques de France
Ce document reprend les contributions d’auteurs de la session doctrinale des évêques de France. Ces interventions tentent de préciser les contours de la miséricorde de Dieu pour « le salut et la paix».
[1] Pape François, audience générale du 24 février 2016.
Draw my Jubilé
Le Draw my Jubilé du diocèse de Quimper et Léon a été réalisé pour bien comprendre ce qu'est l'Année de la Miséricorde et découvrir tous les événements proposés pendant le Jubilé.