Le terrain pour former les futurs prêtres
En année propédeutique, Thomas, qui sera ordonné prêtre à Aix-en-Provence le 1er juillet, a passé chaque dimanche en paroisse. Il était même invité à déjeuner chez des paroissiens ! En 1er cycle au Séminaire Saint-Luc d’Aix-en-Provence, son stage durait du samedi après-midi au dimanche soir. Entre temps, il assurait des missions en lien avec la catéchèse et les jeunes servants d’autel (autrefois appelés enfants de chœur). En 2ème cycle, il était attendu en paroisse dès le vendredi soir. Cette formation « en alternance » lui a permis de « s’imprégner petit à petit » de la réalité de la vie de prêtre.
« Nous ne sommes pas prêtre seuls, écrit Benjamin, Fils de la charité, ordonné prêtre le 23 juin, et dont l’insertion pastorale s’est faite à Saint-Ouen, auprès du catéchuménat et de la pastorale des jeunes. L’expérience pastorale, après quelques années, montre que la vie du prêtre ne peut pas être vécue sans les autres, que ce soit la communauté religieuse ou les fidèles des lieux où nous sommes. Le travail avec ces autres, prêtres et laïcs, est la garantie d’une créativité permanente et de la connexion avec la réalité du monde et les préoccupations des personnes que nous rencontrons ».
Rempli de l’enthousiasme de sa conversion à 20 ans, Thomas se souvient avoir eu le désir de « réformer l’Eglise » pour « que le Règne de Dieu soit partout et tout de suite ». Il raconte aussi des baptêmes bruyants qui font bouillonner intérieurement. Relue avec l’accompagnateur spirituel, cette « mise à l’épreuve » est source de déplacements : l’Eglise n’est pas telle qu’on la rêve !
Rendre intelligible ce que nous avons reçu
Thomas se dit touché par la soif spirituelle des jeunes qui cherchent à unifier leur vie, par leurs interrogations, leur souci de « tisser une amitié avec le Christ ». Il se revoit expliquer la Résurrection à des sixièmes… « Notre mission est de rendre intelligible ce que nous avons reçu, souligne-t-il. Comme dit Saint Paul, pour certains, ce sera d’abord du petit lait ». Fruit de ses nombreuses visites à l’hôpital auprès de malades en dialyse, il est convaincu que l’homme a surtout besoin d’écoute. « Il y a un temps pour tout : un temps pour prêcher et un temps où Dieu rejoint. Que tu parles ou te taises, ce qui compte, c’est la présence ».
Dans son ministère, Nicolas souhaite suivre le « triple amour » du Père Emmanuel d’Alzon, fondateur des Assomptionnistes, « le Christ, la Vierge et l’Eglise » mais surtout sa « manière d’être : audacieuse et inventive ». Il garde en tête la phrase écrite sur son faire-part d’ordination : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi. C’est moi qui vous ai choisis et vous ai établis afin que vous partiez, que vous donniez du fruit, et que votre fruit demeure » (Evangile selon saint Jean 15, 16). A quelques jours de l’événement, c’est la joie qui l’habite : « Cela fait longtemps que je chemine ! »
Pour Thomas, l’engagement fort a été posé lors de son ordination diaconale, l’an dernier. Aujourd’hui, il est confiant : « La grâce de Dieu me suffit… qu’elle se déploie ! »