Jean-Marie de La Mennais: une famille au service de l’éducation
Au fil des siècles, les deux congrégations grandissent, essaiment, et accompagnent la société et son évolution. En tout, près de 700 sœurs et 5000 frères – Ils sont aujourd’hui 78 sœurs (France, Canada, Angleterre) et 900 frères- s’attacheront à perpétuer l’intuition de Jean-Marie de la Mennais. Ils exercent leur tâche au sein d’établissements d’enseignements généraux et professionnels (maternelle à l’enseignement supérieur), de centres universitaires, socio-éducatifs, de vacances, etc. Depuis quelques années, la mission est davantage portée par les laïcs faisant ainsi « émerger la famille mennaisienne ». Le travail d’éducation auprès des jeunes se poursuit sans que le fondement de la mission en soit changé. Les Frères touchent ainsi 33 000 jeunes en France via 70 établissements scolaires. En France comme à l’international, des chantiers réalisés ou en cours témoignent aussi de la vitalité du projet mennaisien : deux écoles prises en charge par les frères en Tanzanie, de nouvelles formations en France et en Ouganda, l’accueil de jeunes handicapés en Espagne, des formations pour les jeunes sans emploi en Indonésie, etc. Au Soudan, la fondation d’une communauté est aussi en préparation. Ces projets poursuivent partout dans le monde l’ambition appelée de ses vœux par Jean-Marie de La Mennais: « L’instruction n’est que la moitié de votre tâche. Nous avons à former l’homme entier, à le former pour lui-même, pour son propre bonheur, pour sa famille, pour la société, pour la terre et pour l’éternité. »
La Congrégation des Frères de l’instruction chrétienne se développe rapidement et dès la fin du 19e siècle s’implante sur d’autres territoires : Canada (1886), Haïti (1864), Tahiti (1860), Marquises (1863), Sénégal (1841). A la mort du P. Jean-Marie de La Mennais en 1860, on recense 298 écoles fondées par les Frères de l’instruction chrétienne en Bretagne, Pays de Loire et Manche, et une cinquantaine dans les missions extérieures. La congrégation comptait alors 852 frères. Sous la IIIe République, la congrégation est mise en difficulté par la laïcisation de la société. En 1903, elle est interdite en France et spoliée de ses biens. De nombreux frères sont chassés, partent ou rejoignent l’Espagne ou l’Italie. La congrégation essaime en Bulgarie, en Turquie, en Égypte, s’installe aussi aux États-Unis (1903), en Angleterre (1903). La situation se calme en France après la première Guerre mondiale et ce jusqu’au Concile Vatican II. La suite est marquée par une ouverture missionnaire très importante : Rwanda (1968), Congo RD (1969), Côte d’ivoire (1981), Togo (1982). Les dernières installations en date sont la Bolivie (1993), les Philippines (1987) et l’Indonésie (2000). Depuis 1819, un millier d’écoles et de lieux éducatifs ont été fondés dans une trentaine de pays.