A Paris, les religions se retrouvent pour la paix

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Devant une foule importante, les responsables des grandes religions en France (catholiques, protestants, orthodoxes, juifs, musulmans, bouddhistes) se sont réunis sur le parvis du Trocadéro (Paris) pour appeler à la paix dans le monde, le 27 octobre 2011. Cette rencontre, initiée par le diocèse de Paris et la communauté de Sant’Egidio, faisait écho au 25e anniversaire de la rencontre interreligieuse initiée par Jean Paul II à Assise.

Paix, dialogue, rencontre, découverte, respect. Le temps d’une réunion, ces termes ont sonné à répétition pour marquer la volonté conjointe de leurs auteurs de faire entendre une même conviction. En cette fin d’après-midi du 27 octobre, les responsables des grandes religions en France*(catholiques, protestants, orthodoxes, juifs, musulmans, bouddhistes) se sont retrouvés sur la place des Droits de l’Homme, parvis du Trocadéro (Paris), pour une rencontre interreligieuse « pour la paix ». « Nous ne nous sommes pas rassemblés pour comparer nos religions ou nos costumes ou pour effacer leurs différences, a souligné avec humour le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la Conférence des évêques de France. Nous sommes venus manifester que nos religions veulent être des facteurs de paix. (…) Nous nous sommes réunis pour montrer que l’écoute et le respect mutuel sont inhérents à chacune de nos religions.» L’initiative portée par le diocèse de Paris et la communauté de Sant’Egidio s’est inscrite dans le cadre du 25e anniversaire de la rencontre à Assise (Italie). Plus tôt dans la journée, le pape Benoît XVI s’était rendu en pèlerin dans la ville de Saint François pour commémorer l’invitation à prier pour la paix lancée aux grandes religions du monde par Jean-Paul II. « L’esprit d’Assise, c’est celui de la rencontre, a rappelé le pasteur Claude Baty, président de la Fédération protestante de France. Le protestantisme que je représente est persuadé de la nécessité de la rencontre et de l’échange de paroles. Au nom d’un Dieu qui parle, il faut se parler, se connaître et tenter de se comprendre. Le but n’est pas de bricoler une religion consensuelle (…) mais bien de se frotter les uns aux autres dans le respect des convictions de chacun, avec la conscience aigue que la paix ne se construit qu’ensemble. »
 

Partager l’appel de paix

Plusieurs temps forts ont rythmé la réunion : les allocutions des différentes responsables religieux ; le respect d’une minute de silence pour les victimes de la guerre, de la violence et du terrorisme ; la proclamation par responsable religieux d’un « Appel de paix ». « La contribution des religions à la paix dépend d’abord de la paix entre les religions et de l’hospitalité qu’elles s’accordent les unes aux autres, a estimé Gilles Bernheim, grand rabbin de France. Dans toutes les religions, l’hospitalité est sacrée. Cependant, l’Histoire nous enseigne qu’entre les religions les lois de l’hospitalité sont souvent abolies, et c’est alors le rejet qui est sacré. (…) L’hospitalité entre les religions exige -non seulement des intentions et des mots- toujours l’action. D’où son importance pour le dialogue, mais aussi comme modèle pour la paix entre tous les hommes. » Comme un signe fort et devant une foule importante et recueillie, les responsables religieux ont signé cet appel de paix et l’ont transmis à une dizaine d’enfants chargés à leur tour de le partager. « Nous voulons que notre démarche commune aujourd’hui soit un aiguillon qui montre que l’on peut construire tous ensemble un monde meilleur basé sur la paix et la fraternité entre les peuples », a souhaité Anouar Kbibech, secrétaire général du Conseil français du culte musulman.
 

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