Benoît XVI : « Notre temps exige un nouveau dynamisme missionnaire »

Le Jeudi 13 mai 2010, en fin d’après-midi, le Saint-Père a rencontré les évêques du Portugal. Le lendemain, Vendredi 14 mai, il s’est rendu à Porto où il a célébré la messe avant de quitter le Portugal.

 

Le Jeudi 13 mai, le Saint-Père a rencontré les évêques du Portugal, devant lesquels il a affirmé que « le Pape a besoin de s’ouvrir toujours davantage au mystère de la Croix, en l’embrassant comme l’unique espérance et le moyen ultime pour gagner et réunir dans le Crucifié tous ses frères et sœurs en humanité. Obéissant à la Parole de Dieu, il est appelé à vivre non pas pour lui même mais pour rendre Dieu présent dans le monde ».

Il a affirmé que notre temps « exige un nouveau dynamisme missionnaire des chrétiens, appelés à former un laïcat mûr qui s’identifie à l’Eglise et solidaire de la transformation complexe du monde. Il faut d’authentiques témoins de Jésus Christ, surtout dans ces milieux humains où le silence de la foi est plus grand et plus profond : les hommes politiques, les intellectuels, les professionnels de la communication qui professent et promeuvent une orientation culturelle unique, en méprisant la dimension religieuse et contemplative de la vie. Dans ces milieux, il y a des croyants honteux de leur foi qui prêtent leur concours à un sécularisme qui fait obstacle à l’inspiration chrétienne. Dans le même temps, nombreux sont ceux qui défendent avec courage une pensée catholique vigoureuse et fidèle au Magistère, soutenus dans leur vie libre de fidèles laïcs » par leurs pasteurs.

« Il vous faut réussir à inculquer chez toute personne qui évangélise un vrai désir de sainteté« 

En qualité de premiers évangélisateurs, a dit Benoît XVI à ses hôtes, « il vous faut réussir à inculquer chez toute personne qui évangélise un vrai désir de sainteté, et la conscience que tout résultat dépend essentiellement de l’union avec le Christ et de l’action de son Esprit. …Le rappel courageux et intégral des principes est essentiel et indispensable. Toutefois, la simple énonciation du message ne va pas jusqu’au fond du cœur de la personne, ne touche pas sa liberté, ne transforme pas sa vie. Ce qui séduit surtout, c’est la rencontre avec les personnes croyantes qui, par leur foi, attirent vers la grâce du Christ, en lui rendant témoignage ».

L’Eglise a besoin d’un nouveau printemps, de grands courants, de mouvements et témoignages de sainteté parmi les fidèles, a rappelé le Saint-Père en citant son prédécesseur. « Alors qu’on parlait d’un hiver de l’Eglise, l’Esprit Saint suscitait un nouveau printemps, faisant se réveiller chez les jeunes et chez les adultes la joie d’être chrétiens, de vivre au sein de l’Eglise, qui est le Corps vivant du Christ…. Mais la condition nécessaire à la vie de ces réalités…réside dans l’obéissance aux pasteurs de l’Eglise, qui garantissent le caractère ecclésial des mouvements ».

Redécouvrir « la paternité épiscopale par-dessus tout envers votre clergé »

Dans l’Année sacerdotale qui s’achève, il faut redécouvrir « la paternité épiscopale par-dessus tout envers votre clergé. Pendant trop longtemps, la responsabilité de l’autorité comme service en vue de la croissance des autres et, en premier lieu, des prêtres, a été reléguée au second plan. Ceux-ci sont appelés à servir, dans leur ministère pastoral, en étant intégrés dans une action pastorale de communion et d’ensemble… Il ne s’agit pas de retourner vers le passé, ni d’un simple retour aux origines, mais de retrouver la ferveur des origines, la joie du commencement de l’expérience chrétienne, en se faisant accompagner par le Christ comme les disciples d’Emmaüs le jour de Pâques, en laissant sa parole nous réchauffer le cœur et le pain rompu ouvrir nos yeux à la contemplation de son visage. C’est seulement ainsi que le feu de la charité sera suffisamment ardent pour pousser chaque fidèle chrétien à devenir dispensateur de lumière et de vie au sein de l’Eglise et parmi tous les hommes ».

Vendredi 14 mai, le Pape a quitté la résidence Notre Dame du Carmel de Fatima pour rejoindre l’héliport, d’où il s’est rendu à Porto où il a célébré la messe.

« Le chrétien est, dans l’Eglise et avec l’Eglise, un missionnaire du Christ envoyé dans le monde »

Dans son homélie, il a évoqué Matthieu, le saint du jour, « témoin de la vie publique de Jésus et de sa victoire sur la mort, celui lui est resté fidèle jusqu’au bout, malgré l’abandon de beaucoup », et qui fut associé aux onze apôtres après le suicide de Judas. « Il faut que l’un d’entre eux devienne avec nous témoin de sa résurrection, disait saint Pierre. Et son successeur actuel répète à chacun de vous: mes frères et sœurs, il faut que vous deveniez avec moi des témoins de la résurrection de Jésus. En effet, si vous, vous n’êtes pas ses témoins dans votre milieu de vie, qui le sera à votre place?… Le chrétien est, dans l’Eglise et avec l’Eglise, un missionnaire du Christ envoyé dans le monde. C’est là la mission qu’on ne peut différer de toute communauté ecclésiale: recevoir de Dieu le Père et offrir au monde le Christ ressuscité, afin que toute situation d’affaiblissement et de mort soit transformée, par l’Esprit Saint, en occasion de croissance et de vie… Nous n’imposons rien, mais nous proposons toujours, comme Pierre nous le recommande dans une de ses lettres: Traitez toujours saintement dans vos cœurs le Seigneur Christ, toujours prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l’espérance qui est en vous. Et en définitive, tous le demandent même ceux qui semblent ne pas le demander… En effet, les attentes les plus profondes du monde et les grandes certitudes de l’Evangile se rencontrent dans la mission irrécusable qui nous revient ».

« Oui! -s’est exclamé Benoît XVI-. Nous sommes appelés à servir l’humanité de notre temps, comptant uniquement sur Jésus, en nous laissant éclairer par sa Parole… Tout se définit à partir du Christ, quant à l’origine et à l’efficacité de la mission. La mission nous la recevons toujours du Christ, qui nous a fait connaître ce qu’il a entendu de son Père, et nous y sommes engagés par l’Esprit, dans l’Eglise. Comme l’Eglise elle-même, œuvre du Christ et de son Esprit, il s’agit de renouveler la face de la terre en partant de Dieu, toujours et seulement de Dieu! ».

Extrait du VIS (Vatican Information Service) du 14mai 2010
 

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