Les Eglises orientales anciennes

1. L’Eglise assyrienne de l’Orient

Cette Eglise n’a pas accepté le concile d’Ephèse de 431 qui excommunia Nestorius (elle est appelée parfois église «nestorienne», mais elle-même rejette cette appellation). Elle s’est constitué progressivement en Eglise indépendante et a connu un grand élan missionnaire en Asie centrale, en Chine, au Tibet et en Inde. Les Assyriens furent victimes en 1917 de massacres dans les provinces orientales de la Turquie où ils vivaient en minorité depuis le XVIe siècle. La plupart se sont alors réfugiés en Irak où ils furent victimes de nouvelles persécutions en 1933. Beaucoup d’entre eux se sont ensuite exilé en Syrie (rives du Khabour) et aux Etats-Unis. La controverse autour de la personnalité du patriarche et de réformes a provoqué un schisme en 1964. Elle entretient un dialogue officiel avec l’Eglise catholique.

  • Effectif (en 2003) : 250.000 (dont 130.000 aux Etats-Unis, Canada et Australie, petite diaspora en Europe)
  • Catholicos-Patriarche (siège théorique: Téhéran, Iran- résidence: Chicago, USA): Mar Dinkha IV (1935, élu en 1976)

2. L’Eglise syrienne orthodoxe d’Antioche

SYRIE / ALEP : BAPTEME SYRIEN-ORTHODOXE L'EGLISE SYRIENNE ORTHODOXE DEPEND DU PATRIARCAT SYRIEN-ORTHODOXE D'ANTIOCHE

L’Eglise syrienne orthodoxe (également appelée syrienne occidentale ou jacobite) regroupe les chrétiens des patriarcats d’Antioche et de Jérusalem qui rejetèrent les décisions du concile de Chalcédoine (451). Elle représente aujourd’hui 17 % des 70 % de non-catholiques de Syrie (sur 10% de chrétiens) et se caractérise par la conservation du rite syriaque ; la langue syriaque est restée la langue liturgique et vernaculaire. Pendant la Première Guerre mondiale, les Syriens orthodoxes de Turquie orientale furent, comme les Arméniens et les Assyro-Chaldéens, victimes de persécutions.
 
  • Effectif (en 2003) : 340.000 dont 150.000 en diaspora (Europe, Etats-Unis, Canada)
  • Patriarche Syrien Orthodoxe d’Antioche et de tout l’Orient (siège: Damas, Syrie): Mar Ignace Zakka Ier Iwas (1933, élu en 1980)
 

3. Eglise copte orthodoxe

L’Eglise copte orthodoxe représente la quasi totalité des chrétiens d’Egypte. De 90% de la population en 451, les chrétiens d’Egypte n’en représentent plus qu’environ 10%. Les chrétiens sont restés majoritaires bien après la conquête arabe (VIIe siècle). L’islam ne s’est largement instauré qu’à partir de la fin du XIXe siècle. Une diaspora copte existe aux Etats-Unis, en Australie, en Europe, ainsi que dans les pays du Golfe. C’est un phénomène nouveau lié au phénomène islamiste et aux difficultés économiques du pays.
 
  • Effectif: 3 à 11 millions (un demi-million en diaspora)
  • Pape d’Alexandrie et Patriarche de la Prédication de Saint Marc (siège: Le Caire, Egypte): Shenouda III (1923, élu en 1971)
 

4. L’Eglise apostolique arménienne

L’Église arménienne est divisée en quatre juridictions :

* Patriarche Suprême et Catholicos de tous les Arméniens (résidence: Etchmiadzin, République d’Arménie): Karékine II Sarkissian (1951, élu en 1999).
Bien que les différentes juridictions soient autonomes, l’ensemble des fidèles reconnaissent au Catholicos d’Etchmiadzin une primauté en tant que chef spirituel.
Effectif (en 2003) : 5,5 millions (dont 1,7 millions en diaspora en Iran, Irak, Inde, Égypte, Ethiopie, Europe, Etats-Unis et Australie)

* Catholicos des Arméniens de la Grande Maison de Cilicie (résidence: Antélias, Liban) : Aram Ier Keshishian (1947, élu en 1995).
Effectif (en 2003) : 500.000 (Liban, Syrie, Chypre et Grèce, ainsi qu’une partie de la diaspora provenant de ces pays)
L’ancienne Arménie (Turquie orientale actuelle et régions limitrophes de l’ex-Union soviétique et l’Iran) fut la première nation à avoir adopté officiellement le christianisme. Le petit royaume d’Arménie est crée en Cilicie, après l’annexion par l’empire byzantine d’abord (XIe) et les Seldjoukides ensuite. Ce royaume disparu au XIVe et l’Arménie ne disposa pas d’Etat jusqu’à la naissance de la République arménienne en 1991.

* Patriarche arménien du Trône Apostolique de Saint-Jacques de Jérusalem (résidence: couvent Saint-Jacques de Jérusalem) : Thorgom Manoukian (1919, élu en 1990).
Le Patriarche est responsable des Lieux saints de Jérusalem qui appartiennent aux Arméniens.
Effectif (en 2003) : 7.700 (Israël, Palestine, Jordanie)

* Patriarche arménien de Constantinople (résidence : Istanbul, Turquie) : Mesrob Mutafyan (1956, élu en 1998)
Effectif (en 2003) : 65.000 (Turquie, pratiquement seulement à Istanbul)