Mgr Maupu : « Une Église aux mille visages »

Maupu François - VerdunRencontre avec Mgr François Maupu, évêque de Verdun et président du Conseil pour les mouvements et associations de fidèles, à l’occasion de la rencontre nationale des mouvements et des associations de fidèles laïcs les 21 et 22 mars 2009.
Quel est le rôle du Conseil pour les mouvements et associations de fidèles ?
Le Conseil a pour but de soutenir, d’encourager et de veiller sur les mouvements et associations en France. Ces derniers sont nés de la volonté des fidèles. Mais puisqu’ils se réfèrent à l’Église, l’évêque exerce son rôle de vigilance épiscopale et de bienveillance. Nous entretenons des contacts directs avec les représentants et nommons les aumôniers. Nous assurons une assistance du ministère ordonné auprès des associations de laïcs.

Que retenez-vous de la dernière rencontre nationale des mouvements de 2004 ?
J’ai un souvenir très précis des rencontres nouvelles avec des responsables et des aumôniers dont j’ai fait la connaissance. La phrase de Mgr Jean-Louis Papin, évêque de Nancy et Toul, alors président du Conseil, est restée dans toutes les mémoires : « L’Église avance avec deux jambes : l’une hiérarchique, l’autre associative ». C’est-à-dire avec des communautés mises en place par les responsables de l’Église et avec des communautés à l’initiative des fidèles eux-mêmes.

En quoi la prochaine rencontre est-elle importante ?
Le thème « la Parole de Dieu dans la vie et la mission » s’inscrit dans l’actualité de la vie de l’Église, à la suite du rassemblement Ecclésia 2007 et du dernier synode des évêques. Nous nous préoccupons du développement de la vie associative, en symbiose avec la vie de l’Église. De nombreux diocèses réorganisent les paroisses. Ce renouveau ne sera vraiment actif que s’il s’articule avec les mouvements. Ils sont souvent le lieu de la première annonce, supposée faire choc et éclairer la foi des personnes qui découvrent la Parole. Or, les catholiques des mouvements sont comme tous les catholiques un peu « analphabètes » de la Parole de Dieu, cela nécessite une grande insistance pour la découvrir et en vivre. Il faut apprendre à l’écouter et non chercher à l’utiliser.

Qu’est-ce que la vitalité des mouvements apporte à l’Église ?
Cette vitalité rend l’Église présente au monde. Elle est une richesse à l’intérieur de l’Église, en permettant une certaine expertise et en apportant des compétences dans les postures professionnelles, familiales, médicales, etc. À l’extérieur, c’est une Église aux mille visages ! C’est un témoignage des multiples façons d’être chrétien, tout en étant fidèle à l’Évangile.

Qu’attendez-vous de la rencontre nationale ?
Quasiment vingt ans après l’exhortation apostolique de Jean Paul II sur la vocation et la mission des laïcs dans l’Église et dans le monde, et dix ans après les orientations pastorales pour l’apostolat des laïcs de la Conférence des évêques de France sur cette même question en novembre 1999, nous aimerions bien faire un écho de nos découvertes lors de la prochaine Assemblée Plénière des évêques à Lourdes (31 mars-3 avril). Il s’agit de s’interroger sur la mission des laïcs dans la transformation du monde !

Florence de Maistre