« Que tous soient un pour que le monde croie »
Pour autant cette décision, qui est d’abord un acte de miséricorde et un geste d’ouverture en faveur des prélats excommuniés, ne règle pas comme par enchantement le différend qui oppose les chrétiens lefebvristes et le Saint-Siège depuis de longues années. Elle s’offre comme un préalable à un dialogue entre les deux parties, dialogue qui ne sera fructueux et fécond que si ces chrétiens encore séparés de Rome consentent à entrer dans un chemin de clarification concernant un certain nombre de points doctrinaux. Parmi eux, les questions de la liberté religieuse, de l’œcuménisme et de la collégialité épiscopale appellent à être explicitées de la manière la plus claire. Derrière ces questions, c’est l’héritage du Concile Vatican II en son ensemble qui est en jeu : les membres de la Fraternité Saint Pie X doivent être maintenant en mesure de nous dire clairement s’ils acceptent cet héritage ou s’ils le refusent.
Le pape tend ainsi la main aux intégristes, c’est à eux désormais de la saisir ! Nous ne sommes par conséquent qu’au début d’un chemin de réconciliation qui risque d’être long, non seulement en raison de la complexité des points de doctrine à éclaircir, mais aussi en raison des divisions importantes qui existent à l’intérieur même de la famille lefebvriste. De notre côté, nous ne pouvons pas ne pas désirer que l’unité se fasse un jour en dépit des résistances et des difficultés, en dépit même des incompréhensions et des blessures profondes qui ont pu être causées dans le passé par ces dissensions graves.
Servir et construire l’unité requiert que nous regardions l’avenir en ne considérant en premier lieu que le bien de l’Église elle-même et sa communion effective. C’est dans cet état d’esprit que j’invite tous les membres de la communauté catholique en Mayenne à accueillir la décision que notre Pape Benoît XVI vient de prendre. « Que tous soient un pour que le monde croie » (Jn 17,21).
Mgr Thierry SCHERRER
Evêque de Laval
Le 28 janvier 2009