Mgr Dufour ouvre le festival Kaleidoscope
Mgr Dufour ouvre le festival Kaleidoscope
« La fonction de l’art, disait André Gence, est de faire apparaître la présence de l’Esprit dans la matière »
Henri Guerin, peintre verrier, dit que les pierres ont besoin de la lumière pour montrer leur éclat. Lui, artiste du vitrail, aurait pu dire aussi que la lumière a besoin de la pierre pour donner à voir ses couleurs. Ainsi l’homme. La lumière le transfigure, la lumière va jusqu’à rendre belles ses blessures, lumière de l’amour. Mais la lumière a aussi besoin de l’homme pour montrer les couleurs de son mystère caché.
L’iconographe, le peintre d’icônes, fait ce même travail. Il prend la terre noire, il en enduit le bois, et patiemment – l’œuvre prend des semaines, des mois – patiemment il fait jaillir la lumière. Ainsi Dieu, le Créateur, donne forme au tohu bohu ; des ténèbres, il fait jaillir la lumière. « Il créa l’homme à son image » dit le livre de la Genèse. L’homme est le tenant lieu de Dieu sur la terre. « Image du Dieu invisible », dira l’apôtre Paul en contemplant le Fils bien-aimé du Père. L’éternelle lumière divine se donne à voir en traversant notre humanité.
Qu’allons-nous voir ? L’affiche annonçait un kaléidoscope.
Kaléidoscope, cela signifie plusieurs facettes. Définissant le kaléidoscope, le petit Larousse dit ceci : appareil contenant plusieurs miroirs disposés de façon que de petits objets colorés y produisent des dessins variés. Pas un seul regard, mais une diversité, une pluralité de regards.
Kaléidoscope, cela signifie que ce festival offre du beau. Kalos, c’est le beau dans la langue des grecs. L’image nous donnera à contempler la beauté du mystère de la terre et du ciel.
Mais kaléidoscope ne serait rien sans vous, festivaliers, et vous serez vous aussi auteurs. Non pas spectateurs passifs et consommateurs, mais acteurs et, à votre manière, auteurs d’une œuvre créatrice qui s’écrira au-dedans de vous. « Les artistes nous réjouissent et nous mettent en attitude de travail intérieur », écrivait le cardinal Philippe Barbarin dans sa lettre aux artistes ; et il ajoutait : « Nous sommes en dialogue intérieur avec eux quand ils nous entraînent dans leur cheminement, dans leur travail spirituel ».
Ainsi Kaléidoscope est une œuvre. Une œuvre d’équipe, et je remercie Geneviève Gaillot qui l’a pilotée, ainsi que Luc Mellet et ses collaborateurs du service national de la catéchèse et du catéchuménat.
Merci à vous d’être là. Oyez et voyez. Je déclare ouvert le premier festival chrétien du film court francophone.
Bon festival à tous.«