« Chacun avait sa place dans ce festival ! », interview de Geneviève Gaillot
Qu’est-ce qui a caractérisé la participation au Kaléidoscope ?
Quasiment cinq cents personnes venues de tous horizons ont participé au festival qui s’est déroulé au Futuroscope de Poitiers. Des réalisateurs, chrétiens ou non, étaient présents, ainsi que des membres de tous les services d’Église et pas seulement des acteurs de la catéchèse et du catéchuménat. C’est significatif d’une attente large et cela a confirmé la pertinence de notre objectif. Ainsi, un aumônier de prison m’a dit que L’oiseau* serait pour lui un support précieux. Les participants se sont tout à fait impliqués dans les propositions d’ateliers. Alors que l’on craignait que ce temps soit moins fédérateur, ils y sont retournés assidûment le lendemain. Pour certains, la réflexion partagée dans le temps d’atelier a été un véritable déclic sur la façon d’inscrire un document audiovisuel dans un parcours catéchétique. Ce qui rejoint encore ma conviction : les mots ne suffisent pas pour dire l’audiovisuel, c’est une expérience à vivre !
Pour vous, quels ont été les temps forts du festival ?
Il se passe toujours quelque chose qui nous dépasse lors des projections de films : on entre en relation avec une création, l’œuvre engendre beaucoup d’émotions. Les ateliers ont permis des prises de conscience. La table ronde a permis de redire ce qui a présidé à l’organisation de ce festival : tout film qui nourrit une réflexion sur l’homme peut toucher nos contemporains. La remise des prix, notamment le prix Espoir jeune, était également un beau temps fort. Chacun avait sa place dans ce festival : les films de professionnel et il y en avait d’excellente qualité et la production des jeunes.
Qu’est-ce qui a fait le succès de la manifestation ?
Porter un projet comme celui-là demande un véritable travail d’équipe. Nous avons essayé de remplir toutes les conditions et quelque part, je peux dire que l’Esprit Saint était présent et qu’il soufflait dans le même sens. Chaque membre de l’équipe a bien rempli son rôle et avec cœur, c’est ce qui a complètement contribué au bon déroulement. Les réalisateurs et leurs œuvres ont bien été respectés. Les techniciens du palais des congrès ont apprécié de travailler avec nous. Ils nous ont dit que ça les changeait des organisations qui courent après le profit ! J’accueille ça comme un cadeau. C’est un beau visage de l’Église qui n’est pas seulement dans le dire mais qui se vérifie dans le vécu. Maintenant mon seul souci est d’arriver à boucler le budget…
Quelle dynamique le festival a-t-il lancé ?
Les participants ont hâte de recevoir le DVD des films primés [édition CRER, sortie début janvier]. Et j’ai déjà reçu des demandes de personnes qui souhaitent organiser un mini-kaléidoscope dans leurs diocèses. Je leur conseille de commencer par recenser les besoins et les attentes des acteurs du terrain pour définir la forme d’une éventuelle manifestation. D’autres expriment des demandes de formation aux langages audiovisuels. Les gens ont pris conscience de la multiplicité d’utilisation possible des vidéos : un même film n’a pas qu’une destination, mais permet plusieurs regards différents. Prenons les oeuvres pour ce qu’elles sont, sans vouloir les enfermer au service d’un seul propos : on a tout à y gagner !
* L’oiseau, film d’animation de Samuel Yal, a reçu une mention spéciale du prix Kaléidoscope. Un étrange personnage s’éprend du seul être libre rencontré dans son univers mécanique : un oiseau. Mais…