Ce déjeuner a réuni 26 responsables orthodoxes, catholiques et protestants parmi lequels le Métropolite Cyrille de Smolensk et de Kaliningrad, Monseigneur Innocenti, le Cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, le Cardinal Roger Etchegaray, président émérite des Conseils pontificaux Justice et paix et Cor Unum, Monseigneur André Vingt-Trois, archevêque de Paris, Monseigneur Maurice Gardès, archevêque d’Auch, Président du Conseil pour l’Unité des Chrétiens et les relations avec le judaïsme, le Pasteur Claude Baty, président de la Fédération protestante de France, Monseigneur Emmanuel, Président de l’Assemblée des Evêques orthodoxes de France, le Pasteur Jean-Arnold de Clermont, président de la Conférence des Eglises européennes, Frère Aloïs, de la Communauté de Taizé.
Lors de son allocution de bienvenue, le cardinal Ricard a présenté les cardinaux et évêques catholiques, rappelant leur engagement œcuménique. A ce sujet, il a évoqué la création, il y a 20 ans, du Conseil d’Eglises chrétiennes en France « lieu de rencontre fraternelle, de découverte mutuelle et de témoignage commun ». « Nous cherchons, en effet, à voir comment témoigner en tant qu’Eglises chrétiennes face aux multiples problèmes et défis qui se présentent dans notre société » a-t-il ajouté, remerciant de leur présence le Pasteur Claude Baty, président de la Fédération Protestante de France, Mgr Emmanuel, président de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France, tout deux co-présidents du Conseil, le Pasteur Jean-Arnold de Clermont, co-président sortant et président de la Conférence des Eglises européennes.
Le cardinal Ricard a souligné les liens entre Eglises catholique et orthodoxe russe : « Ces liens existent et ils sont anciens (…). Aujourd’hui, dans le respect, la bienveillance et l’estime mutuelle, nous pouvons partager les fruits spirituels de renouveau dans la foi et de dynamisme évangélique que l’Esprit saint ne cesse de faire croître dans chacune de nos Eglises ».
Evoquant la « mission commune », il a rappelé l’importance de « témoigner aujourd’hui de la Bonne nouvelle de l’Evangile à des hommes, des femmes, des jeunes et des enfants qui ne la connaissent pas, que ce soit en Russie, en France ou dans la plupart des pays d’Europe ».
Enfin il a appelé de ses vœux une réflexion commune sur « ce qui rend une société plus humaine ou au contraire la déshumanise » : « Catholiques et orthodoxes russes ont élaboré, chacun, une doctrine sociale*.
Dans une société européenne marquée par un phénomène profond de sécularisation et où l’idéologie de la consommation risque d’oublier que « l’homme ne vit pas que de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu », il nous faut témoigner ensemble de la dimension transcendante et sacrée de toute personne humaine, de l’importance de la solidarité et de la destination universelle des biens ».
Alors que les Eglises chrétiennes ont rappelé quelle responsabilité les chrétiens devaient assumer dans l’édification de l’Europe lors de la dernière Assemblée œcuménique européenne de Sibiu, le cardinal Ricard a souligné que si l’on avait raison de parler des racines chrétiennes de l’Europe, il ne fallait pas en parler, seulement en termes historiques ou patrimoniaux, c’est-à-dire en référence au passé. « Il est important de montrer par l’engagement de tous les chrétiens et de toutes les Eglises que ces racines, aujourd’hui, sont sources de vie et peuvent porter beaucoup de fruits ».
Il a terminé son discours en exprimant le vœu d’une rencontre entre le patriarche Alexis II et Benoît XVI. « Celle-ci pourrait être, non pas forcément le point d’aboutissement d’un long processus de clarification préalable, même si des points doivent, de fait, auparavant être abordés, mais le point de départ commun d’une longue marche à parcourir ensemble au service de Dieu et au service tous les hommes, aimés de Dieu. Puisse votre voyage en France contribuer à impulser cette dynamique de la fraternité. Nous sommes prêts à nous y engager avec vous ».
En fin de journée Monseigneur André Vingt-Trois a accueilli le patriarche Alexis II dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, pour y prier au cours d’une célébration solennelle devant les reliques de la Passion.