Coups de cœur et coups de gueule à Diaconia 2013

Adèle, membre de la pastorale des migrants du diocèse de Valence

Coup du Saint-Esprit. Au début de mon arrivée en France, en 2008, j’allais à la messe mais je trouvais les chrétiens indifférents. Je me suis dit que c’était à moi de faire le pas d’aller vers eux. J’ai rejoint le groupe de catéchèse. Cela a éveillé la curiosité et nous sous sommes apprivoisés.

Coups de gueule. Je voudrais dénoncer la violence faite aux femmes dans mon pays, la République – soi-disant – Démocratique du Congo, la violence conjugale et les sévices. Les femmes et les enfants sont aussi les premières victimes de la guerre. La guerre, c’est la destruction de la vie humaine. Contre l’indifférence et la complaisance occidentales, je plaide pour une solution politique. Je dénonce aussi le pillage des richesses naturelles de RDC. Le sang des Congolais est dans tous les téléphones portables !

Thello, bénévole à la buvette du lieu de convivialité

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Coup de cœur. Je suis là avec l’association Magdala parce que j’ai besoin d’être encouragé. C’est ma deuxième fois à Lourdes. Pour moi, c’est un lieu qui rassemble toutes les nations. Faire connaissance avec d’autres personnes qui sont loin de chez elles, comme moi qui viens de Wallis et Futuna, c’est très joyeux et ça me fait du bien.

Coup du Saint-Esprit. Pour la force, il faudrait que je prie. Ce soir, je vais prier pour ma petite maman qui est au restée au pays. J’ai perdu mon père. Je voudrais aller la voir mais je ne peux pas.

Mgr Jean-Yves Riocreux, évêque de Guadeloupe

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Coup de gueule. Nous devons porter en permanence le souci des prisonniers. Davantage aujourd’hui, avec le geste très fort posé par le Pape François le Jeudi saint auprès des jeunes détenus. C’est une réalité, absolument essentielle, qu’on trouve partout. Comment ne pas y être sensible ? En Guadeloupe, il y a deux prisons importantes. En tant qu’évêques, nous devons montrer le lien entre le monde fermé de la prison et l’extérieur. Au pèlerinage Notre-Dame de Pontoise, juste avant que je quitte le diocèse, nous avons fait lire la première lecture par un prisonnier de la maison d’arrêt d’Osny. 2000 personnes écoutaient, qui ne voyaient que le dos du lecteur. A la fin, nous avons tous dit : « Parole du Seigneur ». Celui qui l’avait proclamée était en prison…

Coup d’envoi. Une immense espérance se dégage des multiples initiatives présentées. J’ai participé au jeu scénique « Les dix paroles », monté par les jeunes de Garges-Gonnesse-Sarcelles que je connaissais. A la fin, ils m’ont invité, avec Mgr Stanislas Lalanne, actuel évêque de Pontoise, à venir sur scène. C’est une réalisation au cœur des quartiers populaires pour souder les jeunes ensemble et les souder autour de la Parole de Dieu. Car ils ont été obligés de découvrir l’histoire de Moïse et le récit de l’Exode !

Tout au long de la démarche  » Diaconia servons la fraternité », des coups de coeur, coups de gueule et autres coups de foudre ont été récoltés. Témoignages au rassemblement national à Lourdes, les 9, 10 et 11 mai 2013.

Joël, diacre permanent du diocèse de Lyon

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Coup dur. J’ai constaté en parcourant la France que la mobilisation n’était pas suffisante. Seules les paroisses les plus populaires se sont mobilisées. Celles un peu bourgeoises ne se sont pas senties concernées. Or il me semble que l’amour n’est pas facultatif. Le Père Etienne Grieu, sj, nous a expliqué que l’amour n’est pas une conséquence de la foi mais un lieu source. La rencontre avec les plus pauvres est vraiment quelque chose qui peut nous faire vivre et nous faire aller plus loin dans la foi. C’est universel, pas seulement pour les chrétiens. Que les paroisses ne se sentent pas touchées par un rassemblement comme celui-ci m’inquiète un peu. Si les chrétiens ne comprennent pas que c’est à l’amour qu’on nous reconnaîtra, quelque chose n’est pas passé.

Coup de foudre. J’ai suivi une conférence sur les Negro Spirituals des esclaves noirs avec une femme noire qui chantait. C’était absolument magnifique. On sentait quand cette femme chantait que la foi peut libérer des hommes et des femmes aujourd’hui en reprenant toute la tradition biblique. Les Negro Spirituals ont été des chants de libération. Ca m’a fait chaud au cœur cette diaconie du chant au service de l’amour et de la foi. Ca m’a éclairé la journée !

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