Mgr Moutel : Les JMJ, « une expérience du grand amour de Dieu »

Les prochaines Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) auront lieu à Cracovie, du 26 juillet au 1er août 2016. Mgr Denis Moutel, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier, Président du Conseil pour la pastorale des enfants et des jeunes, en explique les enjeux pour les jeunes et pour l’Eglise.

Quelle est la place des JMJ dans la pastorale des jeunes aujourd’hui ?

Il y a eu en France, un avant et un après les JMJ de Paris (1997), pour la place que des jeunes prennent dans l’Eglise. Ils sont devenus acteurs ; il ne s’agit donc pas de faire pour eux mais avec eux en, soutenant leurs engagements, en accueillant la nouveauté qu’ils apportent. Bien sûr, nous n’avons pas à leur cacher non plus les trésors que nous portons, l’Evangile que nous avons nous-mêmes reçu. Les jeunes ne sont pas « l’avenir de l’Eglise », mais son présent ; en jouant un peu sur le mot présent, on peut dire que c’est « cadeau » !

C’est à partir de 1997 que les évêques ont choisi de structurer la Pastorale des Jeunes dans les diocèses de France, non pas pour contenir toutes les propositions, mais pour encourager la communion, une large rencontre, en même temps que le soutien de bien des initiatives missionnaires.

Quels sont les enjeux des JMJ pour les jeunes et pour l’Eglise ?

Un enjeu d’évangélisation ! A Cracovie, le message de la Miséricorde sera porté dans l’une des béatitudes, comme une invitation au bonheur. En appelant les jeunes à suivre le Christ miséricordieux, le Pape François les invite à la joie de l’Evangile.

Mais il s’agit aussi de comprendre qu’on n’est pas obligé d’attendre les plus parfaites conditions météo : la vie chrétienne n’est pas seulement praticable par temps calme, dans une vie sans histoire. C’est aussi – d’abord ? – dans nos pauvretés, nos incertitudes, nos déroutes que Dieu vient nous rencontrer, nous aimer. Et nous avons le sacrement de réconciliation pour en faire l’expérience confiante et heureuse.

A Cracovie, l’espace dédié aux diverses vocations fait déjà l’objet d’une attention particulière (visite conseillée pour les JMJistes !). Cela me réjouit beaucoup…C’est quelque chose qui commence à descendre dans nos diocèses. Les vocations, ce n’est plus la « patate chaude » que l’on se repasse par peur de se brûler… Beaucoup de groupes portent maintenant l’appel de Dieu. Il semble que nous soyons (un peu plus ?) décomplexés !

Qu’attendez-vous des JMJ 2016 à Cracovie ?

Ce qui est impressionnant avec les JMJ, c’est que chaque génération les reçoit d’une manière vraiment nouvelle. Les jeunes ne cherchent pas à « revivre » les JMJ de papa ou de la grande soeur. Les attentes évoluent, les manières de se rencontrer aussi… et puis le thème, bien sûr.

J’attends beaucoup de la (re)découverte de la Miséricorde par les jeunes chrétiens. Ils ont souvent des vies un peu compliquées, connaissent des échecs, en tous cas un décalage entre les attentes dont ils sont l’objet (zéro défaut !) et l’expérience de leurs limites ou de leurs excès. Ils ont besoin de l’amitié du Christ, de se découvrir aimés et sauvés par la puissance de l’amour du Père qui les attend.

A Cracovie, la figure de Saint Jean-Paul II sera très importante. Devant la barbarie ou les idéologies totalitaires, il s’est rendu disponible à la divine Miséricorde et l’a proposée à toute l’Eglise. A l’écoute de l’Esprit Saint, il a pris la mesure de son temps et il a offert un cap de « bonne espérance » à notre monde marqué par tant de blessures.