Les trésors du Mont Athos à découvrir au Petit Palais
Le jeudi 9 avril s’est ouverte, au Petit Palais à Paris, en présence du patriarche de Constantinople, une exposition unique et exceptionnelle sur les trésors de l’art byzantin conservés au Mont Athos
En entrant dans la salle d’exposition, la surprise est au rendez-vous. Ce ne sont en effet pas moins de deux cents œuvres d’une beauté et d’une ancienneté rarissimes qui se dévoilent aux yeux du visiteur : manuscrits enluminés, icônes, objets et vêtements liturgiques, reliquaires, fresques, …tous datant du Xème au XVIIIème siècle.
Ces œuvres sillonnent un parcours qui l’entraîne dans un périple au cœur de l’Empire byzantin, entre figures d’empereurs et dynasties qui se succèdent, higoumènes et moines ermites, lectures sacrées et profanes, dévotion d’icônes saintes et liturgie immuable…Le visiteur est plongé dans un monde intemporel. Eclairages, tonalités chaudes, chant des moines, la muséographie participe d’une ambiance sacrée que vient vivifier la présence reconstituée d’un catholicon, lieu de culte orthodoxe, qui replace les œuvres dans leur contexte.
Dans son parcours, le visiteur est guidé par des thèmes allant des origines des fondations monastiques à la figure emblématique de saint Athanase en passant par le rôle central joué par les empereurs byzantin dans l’histoire de la péninsule jusqu’à la fin de l’empire byzantin en 1453.
Il trouvera aussi des exemples de la survivance de cet art sous la domination turque.
On pourrait juste regretter le manque d’évocation de l’usage liturgique et dévotionnel de ces objets.
Une des plus grandes collections d’art chrétien au monde
Néanmoins l’accès à ces merveilles est exceptionnel. Un statut particulier issu de l’Empire byzantin et toujours reconnu par l’Etat hellénique confère une protection particulière au Mont Athos. De plus, jamais ces œuvres ne quittent leur lieu d’origine : héritage qui a su se transmettre au cours des siècles, elles continuent à vivre dans les lieux pour lesquels elles furent conçues, servant toujours la liturgie de ces monastères orthodoxes millénaires. L’exposition au Petit Palais permet ainsi de voir des œuvres rarissimes, ordinairement inaccessibles au public : certaines déjà présentées à l’exposition de 1997 à Thessalonique, alors même que cette dernière était capitale européenne de la culture, mais aussi des œuvres inédites. Il s’agit là d’une volonté des moines de l’Athos de les rendre momentanément visibles aux yeux du public européen. On comprend alors le caractère unique et exceptionnel d’une exposition qui se veut à dimension européenne.
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