Un seul désir : servir l’Eglise qui est en Corse

Suite à de récents événements relayés par la presse, Mgr Jean-Luc Brunin, évêque d’Ajaccio, le Conseil Diocésain de Pastorale et les Equipes d’Animation Inter Paroissiale du diocèse d’Ajaccio, ont fait les mises au point suivantes.
 

Brunin Jean-Claude - Ajaccio

Communiqué de MgrJean-Luc Brunin

Puisqu’on somme l’évêque de s’expliquer sur la situation de l’abbé POLGE, étant sauve la nécessaire discrétion sur les éléments du dossier qui ne concernent que le prêtre et son évêque, voici ce que je peux dire pour éclairer les gens qui manifestent leur émotion.

Voilà déjà plusieurs années que l’abbé Roger Dominique POLGE est interpellé sur sa façon de vivre le ministère pastoral des communautés du Cortenais. On lui a fait remarquer à plusieurs reprises, qu’il ne pouvait se tenir à distance des recherches vécues par les prêtres, les diacres et les laïcs des divers Conseils, et qui visent à comprendre et accompagner les évolutions de notre Eglise en Corse. Avec un nombre plus réduit de prêtres, avec des laïcs de plus en plus nombreux en responsabilité dans l’Eglise, de nouvelles manières de vivre le ministère de prêtre sont à chercher. Ce fut, d’ailleurs, la question travaillée par les évêques de France à Lourdes, la semaine dernière. Il n’est plus possible à un prêtre de s’isoler et de se dispenser de la réflexion et du ressourcement spirituel partagé avec les prêtres du diocèse, au risque de ne plus pouvoir assumer convenablement sa mission. Cette attitude d’isolement se manifestait aussi concrètement par le refus de participer à la caisse de partage, mise en place en janvier 2008, pour un traitement équitable des prêtres. Sur ce point aussi, il fut plusieurs fois interpellé.

Malgré ces interpellations, l’abbé POLGE s’est enfermé dans une sorte de séparatisme ecclésial et dans une attitude d’hostilité croissante à l’égard de l’évêque, qu’il a distillée parmi les chrétiens qui lui étaient proches. Les propos outranciers tenus ces derniers jours en témoignent.

Le triste spectacle qu’ont donné le 11 novembre dernier, des chrétiens de Corte qui « criaient » le rosaire pour couvrir la voix du prêtre célébrant l’Eucharistie dans une église dont on avait enlevé les micros, est symptomatique d’une perte du sens de l’Eglise. Comment la Vierge Marie pourrait-elle agréer une prière qui vise à rendre inaudible la célébration du sacrifice eucharistique de son Fils ?

La décision difficile qui fut prise de relever l’abbé POLGE de sa charge de curé, vient au terme d’un processus canonique de révocation (canons 1740-1746). Là encore, malgré les possibilités que le droit de l’Eglise lui offrait, il s’est obstiné dans une attitude de refus. Le Conseil épiscopal et l’évêque ont donc été contraints de prendre cette mesure. Elle est déterminée par la recherche de l’intérêt du prêtre tout autant que le bien spirituel des communautés chrétiennes du Cortenais. Il aurait été irresponsable de laisser courir les choses : c’est le ministère même du prêtre qui était mis en danger, et c’est la communauté qui voyait s’évanouir sa qualité de vie ecclésiale. Le spectacle offert ces derniers jours témoigne que le danger est bien réel.

L’abbé POLGE a besoin d’un temps de recul, de réflexion et de prière. Je lui ai écrit, depuis Lourdes, pour l’inviter à me rencontrer au plus vite. Je lui ai dit ma disponibilité pour l’aider à aménager ce temps sabbatique afin de retrouver le sens de son ministère de prêtre et de se préparer intellectuellement et spirituellement à recevoir une nouvelle mission dans le diocèse.

L’évêque se trouve mis en accusation. Il pourrait l’être si, par paresse ou lâcheté, il avait laissé cette situation en l’état. Au-delà de l’émotion que nous pouvons comprendre, nous souhaitons que tout le monde puisse raison garder en cette circonstance. J’invite les chrétiens du Cortenais à se rassembler autour du Père Ange-Michel VALERY, leur nouveau pasteur, et de retrouver les voies de la communion diocésaine. Il en va de l’urgence de l’annonce de l’Evangile en Corse.

Ajaccio, le 12 novembre 2009
Mgr Jean-Luc BRUNIN, évêque d’Ajaccio
 

Communiqué des Equipes d’Animation Inter Paroissiale (EAIP) du diocèse d’Ajaccio

Sans vouloir polémiquer et dans le respect des souffrances de chacun les E.A.I.P du diocèse ont néanmoins tenu à exprimer leur souci ecclésial, mais aussi leur amertume et leur désarroi sur la manière dont sont vécus ces derniers évènements. Elles réprouvent également les propos blessants et insoutenables tenus à l’encontre du Pasteur de notre Eglise locale.

Attachées à leur Mission, soucieuses du travail qui est à faire, guidées patiemment par le Père Evêque qui ne ménage ni son temps ni son énergie, elles ont généreusement accepté de s’engager au cœur de leur communauté, aux côtés de leur prêtre, dans un esprit apostolique et loyal. Ces équipes tiennent à faire savoir qu’elles sont en communion avec leur Pasteur pour construire ensemble une Eglise de baptisés, responsables et vivante et où la communication n’a jamais fait défaut.

Déplorant tout ce désordre médiatique, n’ayant pas à s’immiscer entre un prêtre et son évêque, elles veulent témoigner ainsi de leur fidèle attachement à l’Eglise et de leur confiance en son Pasteur.

De ce fait, elles assurent Monseigneur J L BRUNIN de leur collaboration et de leur soutien, lui redisent leur désir de continuer à assumer leur charge pastorale sous sa houlette bienveillante et paternelle – convaincues qu’elles sont d’avancer, derrière lui, dans le sens de l’Esprit. !

Un seul désir les anime : servir l’Eglise qui est en Corse en retrouvant tous ensemble, derrière leur Evêque, le chemin de la paix et de l’unité.

Pierrette PAJANACCI, Déléguée épiscopale pour les laïcs en charges ecclésiales

Transmis à CORSE – MATIN le 13 novembre 2009

Communiqué du Conseil Diocésain de Pastorale (CDP) du diocèse d’Ajaccio

L’Eglise en Corse traverse, à nouveau, un moment douloureux pour tous.

L’Eglise ne se réduit pas aux prêtres et à l’Evêque : elle est l’ensemble des chrétiens. Le Conseil Diocésain de Pastorale rassemble, dans la collaboration autour de l’Evêque, des prêtres, des diacres et des laïcs, en particulier ceux qui sont responsables de l’ensemble des secteurs d’action pastorale du diocèse.

Cheminer tous ensemble sur la voie du Seigneur n’est pas chose facile et un pasteur est nécessaire pour nous y aider. Mgr Jean-Luc BRUNIN nous guide avec courage, persévérance et foi.

Il n’est pas facile d’être responsable d’une mission et de la remplir. Il est facile et plus populaire de laisser faire.

Nous respectons l’émotion de celles et ceux qui, aujourd’hui, expriment leur peine et leur désarroi. Nous réprouvons la forme de cette expression. Nous ne partageons pas les mots injustes prononcés sur un Evêque qui, respectant le temps et les étapes, prend soin de la santé spirituelle de ses frères prêtres.

Aujourd’hui, bon nombre de chrétiens reconnaissent son courage et se sentent revivifiés par un pasteur qui nous montre le chemin en adultes responsables.

Ces mêmes chrétiens ne souhaitent ni diviser, ni s’exprimer avec les mots de la passion. Ils respectent chacun et savent que la réconciliation est toujours possible si une main se tend vers celle qui a toujours été tendue, dans le respect des missions de chacun et des cœurs de tous.

Ajaccio, le 11 novembre 2009
François PERNIN, Secrétaire Général
 

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