Un nouvel aumônier national pour les artisans de la fête

Quel a été votre parcours ?

bernard_bellanza

J’ai un CAP de garçon de salle. Au sein de grandes chaînes d’hôtels, j’ai travaillé comme barman professionnel. J’ai participé à de nombreux concours de cocktails ! A 20 ans, j’ai rencontré un prêtre. La question de l’appel a ressurgi. Je sentais que le Seigneur m’appelait mais je ne savais pas à quoi. Je suis entré dans une communauté en fondation dans le diocèse de Metz, les Petits Frères de la Cité de Dieu. Pendant 17 ans, j’ai été au service d’une paroisse : catéchèse, préparation aux sacrements… J’ai même formé des personnes à l’art floral liturgique. Mais mon désir profond était de devenir prêtre. Cette demande nourrissait ma prière. Au cours d’une visite pastorale, l’évêque m’a proposé le diaconat permanent. J’ai fait confiance au Seigneur puisqu’il répondait à ma prière. J’ai commencé la formation tout en travaillant. J’avais quitté l’hôtellerie pour le milieu hospitalier. J’ai été ordonné diacre en 2001 avec pour mission d’accompagner les forains et les gens du cirque. 6 ans plus tard, l’évêque m’a demandé si j’avais déjà pensé au sacerdoce ! Pouvoir répondre à cet appel a été une immense joie. J’ai été ordonné prêtre en juin 2007 pour le diocèse de Metz, comme vicaire au centre ville et toujours auprès des forains.
 

Comment envisagez-vous cette responsabilité nationale ?

Depuis le 1er septembre 2009, j’ai pris la charge de l’Aumônerie nationale. Ma connaissance du milieu forain, je l’ai acquise auprès d’eux-mêmes et grâce à l’expérience des Petites Sœurs de Jésus qui suivaient les fêtes foraines en caravane. Je suis auprès de ces personnes depuis 15 ans. J’y étais déjà avant d’être ordonné diacre, aux côtés de l’ancien aumônier. J’ai aussi une expérience dans le monde du spectacle puisque je faisais partie, il y a vingt cinq ans d’une troupe qui se produisait dans la région : j’étais clown-magicien. Pour les forains, les gens du cirque et les artistes de rue, c’est la fête permanente. Pourtant derrière les strass, il y a aussi la vie quotidienne. En tant que pasteur, je dois tenir de ces deux aspects. Celui des traditions dues aux métiers et celui du quotidien, avec ses moments heureux et ses moments difficiles. Je vis avec eux des temps privilégiés. C’est ce qui alimente ma façon d’être missionnaire de l’Evangile auprès d’eux.
 

Quelles sont les événements à venir ?

Du 8 au 13 février 2010 auront lieu un colloque et un pèlerinage à Lourdes : « En fête avec Marie ». Les premiers jours, le colloque rassemblera les acteurs pastoraux de l’aumônerie des artisans de la fête. La sœur Odette Sarda viendra nous parler de la fête dans la Bible : le thème sera « Jésus aime la fête », à partir des noces de Cana. Nous serons accompagnés par Mgr Claude Schockert, évêque de Belfort, et Mgr Renauld de Dinechin, évêque auxiliaire de Paris. Il sera suivi d’un pèlerinage pour tous. Nous espérons beaucoup de ce rassemblement, tant pour son aspect convivial que pour la dynamique qu’il apportera à l’aumônerie. Le chanteur Patrick Richard a composé plusieurs morceaux dont un sur les Noces de Cana qui commence avec la musique de la parade du cirque. Un disque sera vendu à ce moment-là. Un congrès international devrait avoir lieu en décembre 2010, avec tous les directeurs nationaux. Le Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants en est l’organisateur.
 
« Tout le monde désirait la visite de l’aumônier »
« Ca s’est passé il y a une dizaine d’années, juste avant Noël, raconte le Père Bellanza. Une famille m’avait invité. La fête rassemblait à peu près 250 personnes soit une cinquantaine de familles. Pour que je puisse retrouver leur caravane, ils devaient accrocher une lanterne au balcon. Les copains avaient entendu cette affaire-là… Ils ont tous mis une lanterne ! Je me suis retrouvé à aller de caravane en caravane. J’ai compris qu’il ne fallait pas que j’aille seulement dans une famille mais chez toutes. Tout le monde désirait la visite de l’aumônier.
L’itinéraire atypique du Père Bernard Bellanza colle bien au milieu « impertinent » des artisans de la fête, du cirque et des artistes de rue. Longtemps aumônier des forains pour le diocèse de Metz, ce prêtre de 45 ans a notamment été clown-magicien dans une troupe, il y a une vingtaine d’années !
 

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