Les célibataires attendent des signes de l’Église
Célibats, célibataires. Quelles perspectives en Église ?, Documents épiscopat publié en mars 2010, propose un ensemble de réflexions et d’observations fruits de ces dix années d’expérience inscrite dans un cadre chrétien (animation de sessions, rencontres personnelles).
La journaliste estime à quatre millions le nombre de « vrais célibataires », en âge d’être mariés mais qui ne le sont pas, selon la définition du Robert. Elle exclue ainsi les pacsés, les concubins… de la « catégorie administrative célibataire » (12 millions de personnes, recensement 1999). « Ces célibataires sont des personnes seules, elles avancent à tâtons et vivent une situation précaire au niveau sentimental, précise Claire Lesegretain. Leur nombre croît chaque année, on trouve des personnes auparavant en couple, des mères célibataires. »
Une recherche de fécondité
Si elle estime que la société et l’Église ont évolué sur la question du célibat non consacré, elle remarque pourtant que « bon nombre de célibataires catholiques se sentent dévalorisés dans l’Église et ne se sentent pas rejoints par elle. Incontestablement, les célibataires chrétiens attendent des signes de leur Église : pour les aider à vivre leur état de vie, mais aussi pour symboliser la reconnaissance et l’amour que leur porte « la grande famille qu’est l’Église et qui est la maison de tous, en particulier de ceux qui peinent et ploient sous le fardeau » (Catéchisme de l’Église catholique, n°1658). »
Aujourd’hui évêque du diocèse aux Armées, Mgr Luc Ravel a été l’initiateur du mouvement Notre-Dame de l’écoute et directeur des pèlerinages pour la congrégation des chanoines réguliers de Saint-Augustin qui accompagne des groupes de célibataires. « Nous leur proposions de prendre du temps pour réfléchir sur leur état non choisi et de vivre à plusieurs ce célibat en créant un réseau d’amitié, explique Mgr Ravel. Notre souhait était de les préparer à la vocation que le Seigneur veut pour eux. Ces hommes et ces femmes sont en asthénie, éteints. Leur joie est d’entendre que l’Église, comme une mère, exerce à leur égard un ministère de consolation. Ces célibataires ne sont ni compris, ni entendus et peut-être même pas vus, il faut répondre à cette souffrance. En tant que chrétien c’est notre devoir. Cet accompagnement pastoral mise sur les sacrements, notamment celui du baptême. Ils ont été appelés par Jésus à être baptisés, qu’est ce que cela signifie ? Il faut désigner les grâces qui sont déjà en eux au sens physique, psychique, surnaturel. C’est voir la richesse de leur vie. «