Avec CASA, découvrir le patrimoine religieux cet été
L’essentiel est donc d’être à la disposition des visiteurs, d’entrer en dialogue avec eux, de leur offrir la possibilité de découvrir la dimension spirituelle du lieu. D’ailleurs, les jeunes, âgés de 18 à 35 ans, font souvent des études en histoire ou histoire de l’art mais ne sont pas forcément théologiens ! Ils suivent des week-ends de formation et ceux qui sont expérimentés épaulent les nouveaux. Ce qui est leur est demandé, indiquait néanmoins le fondateur de CASA, le Père Alain Ponsar, « c’est d’être unanimes dans la communion à la beauté du monument, à son sens, à sa découverte du langage qui y est contenu ».
Le temps d’un été, c’est une véritable vie communautaire qui est proposée. Selon le site et sa fréquentation, l’équipe est constituée de 3 à 6 guides. Un guide plus ancien fait office de médiateur. « Une communauté d’été se veut un lieu de partage, de rencontres. Entre les guides eux-mêmes, entre les guides et les visiteurs, entre les guides et la communauté qui accueille (paroisse, association ou encore ordre monastique…) » explique Marc Van Steenkiste, Vice-président de l’association qu’il fréquente depuis 7 ans. Le soir, on reprend ensemble les questions des visiteurs.
Une spiritualité de l’accueil
Guider mais jusqu’où ? Lors d’une conférence en 2011 à Notre-Dame de Paris, le Père Gérard Pelletier faisait remarquer aux futurs bénévoles : « Il n’y a pas lieu de se demander à l’infini si je suis là pour annoncer le Christ ou faire un cours d’architecture gothique et d’histoire de France : la connaissance va être au service de la rencontre du Christ, dont l’annonce n’est pas réservée à une caste sacerdotale. Tout baptisé témoigne du Seigneur ressuscité, avec simplicité et vérité ». « Dans le cadre de CASA, nous ne sommes ni catéchistes, ni missionnaires. Un baptisé bien dans sa peau, c’est très parlant ! » précise l’association.
Monument incontournable que Notre-Dame de Paris ! Les guides s’y relaient tous les jours de l’année. CASA les recrute de 18 à 77 ans. L’été, des communautés internationales de 12 personnes, dont 1 à 2 Français, sont constituées.
Que ce soit pour découvrir la création contemporaine à Notre-Dame-de-Toutes-Grâces d’Assy perchée à 1200 mètres d’altitude, l’art roman de l’église Saint-Austremoine à Issoire (photo), la Vierge au parement d’orfèvrerie à Orcival, les sculptures des chapiteaux de l’église paroissiale de Saint-Nectaire ou encore la Basilique Saint-Sernin à Toulouse sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, les guides CASA seront là. Et vous, que visiterez-vous cet été ?
A 34 ans, Claire-Elizabeth fait partie de l’association CASA depuis 2001. Alors étudiante en histoire de l’art, elle a souhaité partager « sa passion des veilles pierres » et « le message des croyants avant nous ». Ses visites préférées ? Celles avec les enfants car ils posent des questions directes ! De la cathédrale Sainte-Cécile à Albi, elle retient le contraste étonnant entre l’extérieur austère et l’intérieur peint. A l’abbatiale de Conques, lieu épuré où vit une communauté de Prémontrés, elle a « renoué avec sa foi », portée par la vie communautaire. Vézelay est pour elle « un lieu extraordinaire », lié au souvenir d’un moment d’émotion autour d’un chapiteau. Cet été, Claire-Elizabeth retrouvera Notre-Dame-de-toutes-grâces (photo), sur le plateau d’Assy, pour y être animatrice d’une communauté et jouer l’interface entre les guides CASA et les acteurs locaux. Une nouvelle expérience d’ouverture à l’autre et de service.