Consistoire cardinalice
Après la liturgie de la Parole, et avant son allocution, le pape Benoît XVI a lu la formule de création, nommant un à un les nouveaux membres du Sacré Collège – 211 membres dont 120 électeurs – avec leur titre cardinalice. Ceux-ci se sont alors agenouillés devant lui pour leur profession de foi et leur serment de fidélité. Puis, un après l’autre, les nouveaux Cardinaux ont reçu la barrette rouge, qui signifie qu’ils doivent être prêts à se comporter avec courage, jusqu’à l’effusion du sang, pour l’essor de la foi chrétienne, pour la paix et la tranquillité du peuple de Dieu. L’anneau, qui symbolise l’attachement au Prince des Apôtres et renforce l’amour envers l’Eglise universelle, était accompagné de la bulle de création qui assigne à chacun d’eux une église romaine. Le Pape a alors échangé avec eux le baiser de paix, qui a ensuite été échangé avec tous les Cardinaux présents. Le rite s’est conclu par la prière des fidèles, le Pater et la bénédiction papale.
Extraits de l’allocution du Pape
« Ensuite Jésus envoie son Eglise non vers un groupe, mais à la totalité du genre humain pour le rassembler, dans la foi, en un unique peuple afin de le sauver… L’universalité de l’Eglise puise donc à l’universalité de l’unique dessein divin de salut du monde. Ce caractère universel émerge avec clarté le jour de la Pentecôte, quand l’Esprit Saint remplit de sa présence la première communauté chrétienne, pour que l’Évangile s’étende à toutes les nations et fasse grandir dans tous les peuples l’unique Peuple de Dieu… Depuis ce jour, l’Eglise, avec la force de l’Esprit promise par Jésus, annonce le Seigneur mort et ressuscité à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. La mission universelle de l’Eglise, par conséquent, ne part pas d’en bas, mais descend d’en haut, de l’Esprit Saint, et depuis son premier instant, elle tend à s’exprimer dans toutes les cultures pour former ainsi l’unique peuple de Dieu. Elle n’est pas tant une communauté locale qui s’élargit et se répand lentement, mais elle est comme un levain qui tend à l’universel, à la totalité, et qui porte en lui-même l’universalité… Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création, de toutes les nations faites des disciples. Par ces paroles Jésus envoie les apôtres à toute la création, pour que l’action salvifique de Dieu parvienne partout ».
Pensant encore à l’instauration d’un nouveau royaume davidique, les apôtres interpellent le Seigneur qui répond « en ouvrant leur horizon, en leur faisant une promesse et en leur attribuant une tâche. Il promet qu’ils seront remplis de la puissance de l’Esprit Saint et il leur confère la charge d’en témoigner dans le monde entier dépassant les limites culturelles et religieuses à l’intérieur desquelles ils étaient habitués à penser et à vivre, pour s’ouvrir au Royaume universel de Dieu. Et aux commencements du cheminement de l’Eglise, les apôtres et les disciples partent sans aucune sécurité humaine, mais avec l’unique force de l’Esprit, de l’Evangile et de la foi. C’est le ferment qui se répand dans le monde, entre dans les divers événements et dans les multiples contextes culturels et sociaux, mais demeure une unique Eglise. Autour des apôtres fleurissent les communautés chrétiennes, mais elles sont l’Eglise, qui, à Jérusalem, à Antioche ou à Rome, est toujours la même, une et universelle… Dans la perspective de l’unité et de l’universalité de l’Eglise se place le Collège cardinalice, qui…exprime le visage de l’Eglise universelle. Par ce Consistoire, de manière particulière, je désire mettre en valeur que l’Eglise est Eglise de tous les peuples, et par conséquent elle s’exprime dans les différentes cultures des divers continents. C’est l’Eglise de la Pentecôte, qui dans la polyphonie des voix élève un unique chant harmonieux au Dieu vivant ».
Et en recevant la barrette rouge, vous vous souviendrez qu’elle indique « que vous devez être prêts à vous comporter avec courage, jusqu’à l’effusion du sang, pour l’essor de la foi chrétienne, pour la paix et la tranquillité du peuple de Dieu ». Alors que la remise de l’anneau sera accompagnée de l’avertissement : « Sache qu’avec l’amour du Prince des Apôtres se renforce ton amour envers l’Église ».
Source : VIS du 24 novembre 2012
Cardinal Michael James Harvey : la diaconie de St Pie V à Villa Carpegna, Cardinal Baselios Cleemis Thottunkal (photo) : le titre de St Grégoire VII, Cardinal John Olorunfemi Onaiyekan : le titre de St Saturnin, Cardinal Rubén Salazar Gómez : le titre de St Gérard Maiella, Cardinal Luis Antonio Tagle : le titre de St Félix de Cantalice à Centocelle. Patriarche d’une Eglise orientale, le Cardinal Béchara Boutros Rai ne dispose pas d’un titre romain.