Un délégué à l’écologie pour Lyon
Le cardinal Barbarin, archevêque de Lyon, l’a nommé il y a quelques semaines délégué épiscopal à l’écologie. À la veille de la COP 21, portrait du Père Michel Raquet, scientifique, admirateur et défenseur de la Création. Par Chantal Joly.
Lors des Assises chrétiennes de l’Écologie à Saint-Etienne fin août 2015, il avait animé l’atelier « La Nature nous rend artiste ». Il faut dire que l’année de son Bac, en 1983, son professeur de dessin voulait l’orienter vers les Beaux-Arts. Or c’est finalement la biologie -« car on est sur du vivant »- que Michel Raquet a choisie avant de devenir prêtre en 1997, puis de revenir aux Sciences Naturelles « parce qu’on lui a demandé ».
Bien que Lyonnais pur bitume, né dans le 6ème arrondissement, il raconte avoir été éduqué à « ne pas gaspiller, ne jamais faire de mal aux animaux ni couper des fleurs sans raison ».Une de ses grands-mères se soignait par les plantes.
Ce cinquantenaire « de la génération Cousteau » se sent de la fibre de St Bernard. Il aime prier en plein air « comme Jésus le faisait » et regrette que l’homme moderne se soit coupé de « la présence d’immensité de Dieu».
L’écologie pour un dialogue non-clivant avec la société
Heureux chercheur en biologie et en philosophie des sciences à l’Université Catholique de Lyon, il ne manque que d’une chose dans ses flambants nouveaux locaux [1] : de plantes vertes. Mais « la Providence », explique-t-il, a voulu qu’il soit nommé il y a trois ans dans une paroisse du Rhône-Vert Saint-Pierre et Saint-Paul en Val d’Azergues. Autre bonus : il y a rencontré des paroissiens qui sont des professionnels de l’environnement avec qui il a fondé un groupe : « le Christ-Vert ». Puis il a commencé à intervenir sur l’encyclique Laudato Si’, se réjouissant que l’Église ne rate pas « le coche de l’écologie, occasion d’un dialogue non clivant avec la société ». À 120 prêtres de Lyon rassemblés les 7 et 8 septembre, il a ainsi parlé du lien entre Cosmos et Liturgie.
Missionné par le cardinal Barbarin pour « mener des actions concrètes » de soutien et de conseils pour les paroisses (sur leur consommation de papier, l’installation de ruches, les bio-bâtiments…) et pour faire « se croiser des réseaux », il est en train de s’entourer de deux équipes d’experts transdisciplinaires et de finaliser un site internet qui offrira entre autres des références et une bibliographie.
Face aux sceptiques, aux indifférents, aux critiques et aux réfractaires, le Père Raquet insiste : « Le rapport à la Création est inhérent à notre foi. Ce n’est pas un plus romantique et c’est un véritable un choix de civilisation. Nos ressources s’épuisent, il faudra bien changer de mode de vie ».
[1] Le 8 octobre 2015 a été inauguré le nouveau campus Saint-Paul, près de la gare de Perrache.