Catéchèse, les priorités de l’année
Pour cette rentrée 2017, les axes prioritaires du Service national de la catéchèse et du catéchuménat se portent essentiellement sur les rythmes scolaires, la famille et la formation. Entretien avec Pauline Dawance, du Service national de la catéchèse et du catéchuménat (SNCC).
Depuis la rentrée scolaire 2017, l’organisation du temps scolaire a été de nouveau modifiée avec la possibilité d’adopter un rythme scolaire de 4 ou 4,5 jours scolarisés. En quoi ce changement va-t-il influer sur le catéchisme ?
Depuis 2013, la catéchèse a déjà dû s’adapter à la scolarisation du mercredi matin. Les zones rurales – à cause de la question des transports qui coûtent cher aux communes – avaient été particulièrement touchées par la baisse du nombre d’enfants inscrits au catéchisme. Aujourd’hui, les nouvelles dispositions permettent aux communes de choisir l’organisation de la semaine. Dès cette rentrée, 43% des communes ont déjà décidé de revenir à la semaine des quatre jours. La catéchèse doit à nouveau s’adapter, comme elle sait le faire depuis plusieurs années.
Quel pourcentage d’enfants est-il inscrit au catéchisme ?
17,5% des enfants, âgés de 8 à 11 ans, sont catéchisés en France en paroisses et dans l’Enseignement catholique (estimation sur cinquante-et-un diocèses). De nombreux lieux où l’annonce de l’Évangile se fait comme les mouvements ou les familles ne sont pas comptabilisés.
Pouvez-vous nous évoquer des exemples de dynamismes de catéchèse ?
Les communautés chrétiennes ont reconsidéré le temps de l’enfant pour faire de nouvelles propositions dont le temps périscolaire ou le temps péricatéchétique, en prenant en compte la vie des familles. Certaines paroisses – en accord avec la commune – proposent des services et des ateliers éducatifs aux familles ouverts à tous et non confessionnels. La deuxième initiative à souligner est le temps péricatéchétique qui permet de faciliter l’accès au catéchisme. Les paroisses proposent par exemple le trajet école-paroisse, le goûter, un temps de jeu, l’aide au devoirs et le catéchisme. On voit renaitre l’intuition des patronages.
Y a-t-il d’autres propositions innovantes faites dans l’année ?
Depuis 2013, nous voyons un grand dynamisme des équipes paroissiales. Les diocèses proposent des « caté-vacances ». Une initiative qui peut attirer des enfants qui ne vont pas au catéchisme régulièrement. C’est une première découverte de l’Église, de la vie fraternelle et de la vie en communauté. Quant aux écoles de prière, ce sont des lieux où l’on se retire pendant cinq jours pour participer à des temps spirituels avec l’Écriture Sainte, des échanges, des temps ludiques, et connaître une éducation à la vie communautaire et la vie fraternelle ainsi qu’à l’entraide.
La question de la famille est au cœur des préoccupations des paroisses. En quoi la famille est-elle un lieu primordial pour la transmission de la foi ?
La famille est le premier lieu de l’Annonce de l’Évangile. De nombreux parents se tournent vers les paroisses pour les soutenir personnellement dans leur foi et pour l’éducation chrétienne de leur enfant. Les acteurs de la catéchèse prennent en compte la famille entière. Prenons l’exemple du diocèse de Rouen où l’on n’inscrit pas seulement l’enfant à la catéchèse mais toute la famille. Autre exemple, en Martinique, c’est la catéchèse dans la famille que Monseigneur David Macaire, archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France, soutient, s’appuyant sur une forte piété familiale. Enfin, de nombreux diocèses proposent des catéchèses d’adultes en recherche de foi.
Une des priorités du SNCC est la formation catéchétique. Pourquoi ?
De nouveaux catéchistes arrivent. Ce sont souvent des jeunes parents dont la foi et la pratique sont à approfondir. La formation devient un enjeu global pour la catéchèse et plus encore pour l’évangélisation. On voit se développer des formations de « disciples-missionnaires ». Ce sont des formations généralistes dont l’objectif est de permettre à des baptisés de répondre de leur foi, dans leur vie personnelle et professionnelle. Autre initiative nouvelle lancée par le diocèse de Paris, le « Mooc » des catéchistes. Un cours en ligne pour tous avec des interactions. C’est un complément très intéressant.
Lancer un « Mooc » catéchétique est une excellente initiative. Mais cela nécessite de prendre en compte également les limites du web 2.0…
Internet est une grande opportunité pour l’évangélisation mais il faut en connaître les limites. D’une part, la démarche de formation ne peut pas être que virtuelle. La formation catéchétique passe par le dialogue avec d’autres à partir de l’Écriture Sainte. C’est incontournable car la catéchèse est une démarche ecclésiale. D’autre part, il faut faire preuve de discernement ou faire confiance aux services diocésains avant d’utiliser des outils sur le web. Enfin, avant de « faire des choses » avec les enfants, il convient d’enraciner sa foi pour être capable de faire résonner la Parole de Dieu dans leur cœur.