Discours du pape François aux familles des victimes de l’explosion dans le port de Beyrouth
Discours du pape François aux familles des victimes de l’explosion dans le port de Beyrouth (Liban) le 26 août 2024.
Chers frères et sœurs,
c’est avec émotion que je vous rencontre, vous les parents des victimes de l’explosion survenue dans le port de Beyrouth il y a quatre ans. J’ai tant prié pour vous et pour vos proches, et je prie encore, unissant mes larmes aux vôtres. Aujourd’hui, je remercie Dieu de me permettre de vous rencontrer, et de vous exprimer ma proximité en personne.
Avec vous, je fais mémoire de tous ceux dont la vie a été emportée par cette terrible explosion. Le Père céleste connaît leurs visages, un par un, ils se tiennent devant Lui ; je pense au visage de la petite Alexandra. Du Ciel, ils voient vos peines et prient pour qu’elles cessent.
Avec vous, je demande la vérité et la justice, qui n’est pas arrivée : vérité et justice. Nous savons tous que la question est compliquée et épineuse, et que des pouvoirs et des intérêts contradictoires pèsent sur elle. Mais la vérité et la justice doivent prévaloir sur tout. Quatre années se sont écoulées ; le peuple libanais, et vous en premier, avez droit à des paroles et à des actes qui font preuve de responsabilité et de transparence.
Avec vous, je ressens la douleur de voir encore tant d’innocents mourir chaque jour à cause de la guerre dans votre région, en Palestine, en Israël, et le Liban en paie le prix. Toute guerre laisse le monde pire que dans l’état où elle l’a trouvé. La guerre est toujours un échec, un échec de la politique, un échec de l’humanité, une capitulation honteuse, une déroute devant les forces du mal (cf. Lett. enc. Fratelli tutti, n. 261).
Avec vous, j’implore la paix du Ciel que les hommes s’efforcent de construire sur la terre. Je l’implore pour le Moyen-Orient et pour le Liban. Le Liban est, et doit rester, un projet de paix. N’oublions pas ce qu’a dit un Pape : “Le Liban est un message, et ce message est un projet de paix” (cf. saint Jean-Paul II, Message à tous les évêques de l’Église catholique sur la situation au Liban, 7 septembre 1989). Sa vocation est d’être une terre où les diverses communautés cohabitent en faisant passer le bien commun avant les avantages particuliers, où les différentes religions et confessions se rencontrent dans la fraternité.
Sœurs et frères, je voudrais que chacun d’entre vous ressente, en même temps que mon affection, celle de toute l’Église. Nous sentons et pensons que le Liban est un pays meurtri. Je sais que vos Pasteurs, les religieux et les religieuses sont proches de vous : je les remercie de tout cœur pour ce qu’ils ont fait et continuent de faire. Vous n’êtes pas seuls et nous ne vous laisserons pas seuls, mais nous vous resterons solidaires par la prière et la charité concrète.
Chers amis, je vous remercie d’être venus. Je vois en vous la dignité de la foi, la noblesse de l’espérance. Comme la dignité et la noblesse du cèdre, symbole de votre pays ! Les cèdres nous invitent à regarder vers le haut, vers le Ciel : en Dieu se trouve notre espérance, l’espérance qui ne déçoit pas. Notre espérance ne déçoit pas ! Que la Vierge Marie, depuis son Sanctuaire d’Harissa, veille toujours sur vous et sur le peuple libanais. Je vous bénis de tout mon cœur. Je vous porte dans mes prières et je vous demande également de prier pour moi. Merci.
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