Jean-Paul II, père de la Nouvelle Evangélisation
Jean-Paul II, dont le pontificat a battu tous les records de longévité (le plus long de l’histoire depuis St Pierre après celui de Pie IX), peu de temps après son élection, lance le 9 juin 1979 à Nowa Huta, près de Cracovie, une expression qui caractérise son action pastorale pour le renouveau de l’Eglise, « la Nouvelle Evangélisation ».
Il précisera dans son exhortation apostolique Pastores Dabo Vobis, « qu’aujourd’hui la tâche pastorale prioritaire de la nouvelle évangélisation incombe à tout le peuple de Dieu et demande une nouvelle ardeur, de nouvelles méthodes et un nouveau langage pour l’annonce et le témoignage évangélique ».
Jean-Paul II sera le premier promoteur de cet élan missionnaire. Grâce à un charisme personnel hors du commun, il inaugure en 1984 les Journées Mondiales de la Jeunesse, pour atteindre les nouvelles générations. Il utilise la communication de masse lorsqu’il parcourt le monde (129 pays visités) et rencontre systématiquement les communautés paroissiales et les diocèses d’Italie. Il se fait tour à tour pèlerin, prédicateur itinérant, chef d’Etat défenseur des droits de l’homme, enseignant lorsqu’il rappelle par son magistère exigeant et courageux, que le Christ est l’unique chemin pour une authentique humanisation (Redemptoris Hominis), « il est urgent partout de refaire le tissu chrétien de la société humaine. Mais la condition est que se refasse le tissu chrétien des communautés ecclésiales elles-mêmes. » (Christifideles Laici)
Si cette nouvelle évangélisation est la raison d’être de l’Eglise qui entre dans le 3ème millénaire (Redemptoris Missio), celle-ci doit puiser toujours davantage à la source évangélique, la substance qu’elle doit annoncer, en s’adressant au cœur et aussi à l’intelligence (Fides et Ratio), à la culture , au monde du travail (Laborem exercens), et à la famille (Familiaris Consortio). Toute mission procède du témoignage de la sainteté personnelle qui s’enracine dans une vie ecclésiale et eucharistique (Ecclesia de Eucharistia). Jean-Paul II a incarné dans son propre ministère apostolique, l’exemple d’une vraie intimité avec le Christ et du souci de Le faire connaître et aimer. Il a su allier le courage de la vérité et la diaconie de la miséricorde. Sa béatification le 1er mai à Rome en la fête de la divine Miséricorde qu’il avait lui-même instituée, souligne magnifiquement ce message de compassion qu’il a personnellement vécu et honoré jusqu’à son dernier souffle.
Mgr Dominique Rey
Evêque de Fréjus-Toulon
Eglise de Fréjus-Toulon, n° 148 – février 2011.