3 questions au nouveau cardinal François Bustillo
Nommé cardinal par le pape François le 9 juillet 2023, Mgr François Bustillo, ofm, évêque d’Ajaccio, a été créé cardinal lors du consistoire ordinaire qui s’est tenu le samedi 30 septembre à Rome. Il rejoint ainsi le Sacré Collège avec les 20 autres cardinaux créés. Nous lui avons posé trois questions sur le cardinalat.
Pour le grand public et pour beaucoup de catholiques, le rôle et la mission des cardinaux restent assez mystérieux. Comment voyez vous la mission d’un cardinal et son rôle spécifique dans l’Eglise ?
En effet, certains catholiques peuvent voir le côté prestige ecclésiastique et le côté pouvoir. Or, cet appel est d’abord un service à l’Église universelle. La couleur rouge rappelle le sang, le témoignage jusqu’au martyre. L’année dernière le Pape avait utilisé l’image du feu : « Vous êtes cardinaux pour porter le feu de l’Esprit vers le cœur des hommes ». Un cardinal crée des ponts entre l’Eglise locale et l’Eglise universelle. Un cardinal travaille pour l’unité de l’Eglise. Un cardinal aime l’Eglise. C’est un vaste et magnifique chantier.
Aux yeux de beaucoup cette nomination est vue comme un honneur mais aux yeux de l’Église, c’est une mission qui vous est confiée. Comment pensez-vous que celle-ci pourra renforcer et nourrir votre rôle de pasteur ?
Pour cette mission on ne postule pas, on ne propose pas sa candidature au Pape pour être être cardinal. On est appelé par lui et, je crois, l’attitude juste est d’accueillir l’appe avec confiance et détachement. En tant que pasteur de l’Eglise de Corse je serai attentif localement à mon diocèse, et à l’Eglise de Rome par le lien avec le Pape et la mission qu’il me donnera. Dans la famille Eglise, je ferai de mon mieux pour apporter un esprit franciscain de fraternité, de paix et de communion enracinés dans une vie spirituelle solide.
Votre nomination réjouit l’Eglise de France et du monde : quel message souhaitez-vous adresser à toutes ces personnes qui se réjouissent ?
D’abord je les remercie de tous les signes d’amitié qui m’ont été prodigués. En Corse j’ai été impressionné par l’affection de mon peuple. J’ai reçu également de belles marques de soutien de Lourdes et Narbonne, mes derniers ministères avant l’épiscopat. Mes confrères franciscains et les évêques m’ont manifesté leur amitié fraternelle et spirituelle. Cette affection et cette joie me portent pour continuer à servir le Peuple de Dieu avec passion, dans la proximité et la justesse humaine et spirituelle.