Les fruits d’une visite…

dupleix

Si ce billet porte à nouveau sur la visite de Benoît XVI en France, c’est qu’il nous est à présent possible de juger de « ce que nous avons vu et entendu ». Quitte à nuancer, au passage, les commentaires de quelques médias, ayant décidé à l’avance de ce que seraient le ton ou le contenu de telle ou telle intervention du Pape, ou réduit par la suite l’ensemble de ses propos à quelques phrases, ce qui n’est guère mieux.

Je garderai personnellement une impression positive de ces quatre journées. Au long des multiples discours, chacun bien situé dans son cadre, qu’’il s’agisse d’homélie, de méditation, de leçon plus académique ou de rencontre avec les évêques, le ton a été juste et vrai. Je reprends volontiers à mon compte les mots de Bruno Frappat : « Une trace d’intelligence et de respect. Un sourire de timide. Des foules ferventes sans verser dans les excès du « culte de la personnalité ». Et, surtout, un sillage de paroles qui méritent de rester… »

Est-il surfait de parler d’un accueil qui, sans avoir eu d’accents triomphalistes, a été sincère et profond ? Il faudra prendre le temps de lire plus attentivement le contenu des différentes interventions. Toutes, y compris celle au Collège des Bernardins devant les représentants du monde de la culture, ont situé la singularité, la richesse spécifique et l’actualité du christianisme et du message évangélique à partir de leurs valeurs et de leurs appuis fondamentaux.

Le Christ et sa Parole — Parole de Dieu pour aujourd’hui, Parole indissociable de nos propres paroles et recherches — sont au centre et au cœur battant de la mission de l’Église. Les débats légitimes sur la liturgie ou les normes relatives à la transmission de la foi et aux orientations morales, ne peuvent occulter la lucidité et la fine pertinence des propos qui ont rappelé, avec une incontestable autorité intellectuelle et spirituelle, l’objectivité de l’héritage chrétien.

Les Français ont pu également découvrir un homme à l’intériorité évidente : sa voix — douce et ferme à la fois — a conduit vers ces impressionnants temps de silence qui ont permis à ses paroles de résonner, non point comme de simples orientations à suivre ou leçons à recevoir mais comme des appels à la confiance. Des encouragements à avancer sur la voie tracée par le Christ et des semences d’espérance dont la Vierge Marie accompagne le long mûrissement.

L’Église qui est en France a reçu un pasteur éclairé, soucieux de l’unité du peuple dont il a la charge, et assuré de ses capacités à relever tous les défis du nouveau millénaire.

Mgr André DUPLEIX
Secrétaire général adjoint de la Conférence des Evêques de France

Billet paru dans le Courrier français, septembre 2008.

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