Visites ad limina 2021 : mercredi 29 septembre

7h30 | Messe à la Basilique papale de Sainte-Marie-Majeure

Homélie de Mgr Luc Ravel, archevêque de Strasbourg

Nos pas de pèlerins nous portent vers les quatre basiliques majeures, Saint-Paul hors-les-Murs, Saint-Jean-de-Latran, Sainte-Marie-Majeure, aujourd’hui, et Saint-Pierre, en fin de semaine. Notre visite ad limina se pose sur ces quatre piliers et rejoint la démarche de tous les évêques du monde.

Ainsi, fidèles à la succession apostolique, ce don fait à l’Église pour transpercer les siècles sans s’interrompre jamais et qui nous constitue évêques, nous nous asseyons ensemble à cette table de la communion ecclésiale dont les quatre pieds sont enracinés dans cette terre baignée du sang des martyrs, la grande Cité où siège le pape.

Il semble possible voire opportun de faire un rapprochement entre ces quatre visites aux églises majeures et ce qui caractérise l’Église. L’Église est proclamée dans notre Credo et reconnue par notre foi comme une, sainte, catholique et apostolique. Ces quatre « notes » de l’Église décrivent une communauté vraiment singulière et que nous pensons inédite dans l’Histoire de l’Humanité. Non pas qu’elle soit différente par les membres qui la composent, lesquels vacillent sous le poids de leurs fautes ou de leurs crimes comme chaque homme, tout en vibrant, par instants, aux chants de la bonté éternelle. Mais elle se démarque de toutes les associations auxquelles souvent on la compare, par sa source, l’Eucharistie, et par sa fin, le Royaume.

Ici à Rome, en un raccourci profond, nous pourrions faire ce rapprochement en rattachant sa sainteté à l’apôtre saint Jean, le disciple très aimé à la personnalité mystique. Nous pourrions rattacher son apostolicité à Saint Pierre, le premier des Apôtres, dont le successeur nomme les évêques. Nous pourrions rattacher sa catholicité à Saint Paul, l’infatigable missionnaire. Et nous pourrions, enfin, rattacher son unité à la Vierge Marie, résumé intact de l’Église, réalisation personnelle de la « Femme », puisque c’est ainsi que le Seigneur Jésus appelle sa mère, réplique sans défaut de son Fils, comme on parle d’une réplique lors d’un tremblement de terre.

En face de cette affirmation de l’unité, nous pouvons mettre toutes nos expériences de terrain qui la contredisent sérieusement : chicaneries, chamailleries, mesquineries entre catholiques ou entre communautés forment notre quotidien. Parfois, par chance, elles ne nous remontent pas toutes ! Mais, plus graves, des violences, des haines, des fractures sans retour grèvent nos collaborations et, très vite, tournent à la dissidence. Elles ont conduit à des graves déchirures dans la Tunique d’une seule pièce. Bref, l’unité de l’Église ne crèvent pas les yeux… Elle semble relever d’une formule magique, d’un mantra incantatoire murmuré pour dissimuler la vérité des prix.

Heureusement ou malheureusement pour nous, les fidèles ne prennent plus souvent la peine de soupeser leur foi à l’aune de la vie. S’ils prenaient ce temps de la pesée, nous serions régulièrement, et justement, interpellés sur nos doctrines. Ces sommations nous feraient du bien en nous obligeant à contempler le mystère de l’Église quasi-sacrement de l’unité. Nous serions conduits aussi à revenir à ce qui fut la première Église, pour reprendre le titre d’un ouvrage co-signé par Joseph Ratzinger et Urs Von Balthasar que je lus avec passion, naguère, lors de mes études, « Marie, première Église ». L’Église est une dans sa première réalisation concrète et achevée, dans la Vierge Marie qui est une.

Cette affirmation est moins banale qu’on pourrait le penser. Quand nous nous regardons nous-mêmes dans notre désunité intime, souvent plusieurs à nous tout seul, fractionné dans la région de la dissemblance, dissipé dans nos désirs, nous contredisant et traînant les pieds pour trouver une unité réelle, Marie nous offre la plénitude réalisée d’une personne unie à elle-même. La vie de Marie nous dévoile toute la complexité humaine mais sans les complications du péché. Marie vit toute la diversité d’un cœur chargé d’émotions volcaniques mais sans la division produite par la rupture avec sa Source. Elle est une. Et son unité la fait belle.

L’Église à son début est bien une en Marie. L’Église dans la poursuite de sa course immense sera une par la grâce de la Toute Sainte.  Il y a donc, me semble-t-il, un sens profond à prier ici pour l’unité de l’Église.

Cette prière mariale pour l’unité rejoint la conclusion de la grande constitution conciliaire Lumen Gentium dans son ultime paragraphe 69, étrangement titré « Marie et l’union des chrétiens » :

Il faut que tous les fidèles croyants adressent à la Mère de Dieu et la Mère des hommes d’instantes supplications, afin qu’après avoir assisté de ses prières l’Église naissante, maintenant encore, exaltée dans le ciel au-dessus de tous les bienheureux et des anges, elle continue d’intercéder près de son Fils dans la communion de tous les saints, jusqu’à ce que toutes les familles des peuples, qu’ils soient déjà marqués du beau nom de chrétiens ou qu’ils ignorent encore leur Sauveur, soient enfin heureusement rassemblés dans la paix et la concorde en un seul Peuple de Dieu à la gloire de la Très Sainte et indivisible Trinité.

Le Concile nous inspire une prière ajustée : il ne s’agit pas d’élaborer une unité pour faire bloc contre ou sans les autres mais d’une unité qui soulève l’unité de « toutes les familles des peuples. »

9h | Congrégation pour le Clergé

L’une des neuf congrégations de la Curie romaine. Elle est compétente en tout ce qui concerne les prêtres et diacres du clergé séculier. Elle est aussi chargée des séminaires. Vingt-cinq personnes environ y travaillent. Son préfet est Mgr Lazarus You Heung-sik.

Le site de la Congrégation

10h30 | Conseil pontifical pour la Promotion de la Nouvelle Évangélisation

Par une Lettre apostolique en forme de Motu Proprio du 21 septembre 2010, Ubicumque et semper, Benoît XVI a institué le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation.

Il est du devoir du Conseil Pontifical d’approfondir le sens théologique et pastoral de la nouvelle évangélisation, en promouvant l’étude, la diffusion et la mise en œuvre du Magistère papal dans les Conférences épiscopales. D’une manière particulière, le Dicastère est appelé à favoriser l’utilisation des formes modernes de communication, à vérifier en quoi elles peuvent être des instruments valables d’évangélisation. Enfin, il est appelé à identifier les formes les plus cohérentes pour la promotion du Catéchisme de l’Église catholique, comme un enseignement efficace pour la transmission de la foi.

Le Conseil pontifical pour la Promotion de la Nouvelle Évangélisation

Son préfet actuel est Mgr Rino Fisichella

12h15 | Secrétairerie d’État et Seconde Section (Relations avec les États)

Congrégation de la curie romaine chargée de tout ce qui concerne les instituts réguliers et les sociétés de vie apostolique. Son préfet est le cardinal João Bráz de Aviz.

Les Instituts religieux et les Instituts séculiers sont les deux principales catégories qui composent l’Etat de vie consacrée par la profession des conseils évangéliques dans l’Eglise; par certains aspects les Sociétés de vie apostolique (can. 731 § 1) ont une législation canonique semblable à celle qui régit les Instituts de vie consacrée, tout en formant une catégorie à part.

Sont considérés comme consacrés, les laïcs et les clercs qui assument les conseils évangéliques par un lien sacré, devenant ainsi membres d’un Institut de vie consacrée (can. 573 § 2).

Voir le site web

15h | Commission Pontificale pour la Protection des Mineurs

16h30 | Dicastère pour la Communication

Le dicastère pour la communication est un dicastère de la curie romaine, créé en 2015 et chargé de la communication du Saint-Siège et de l’État de la Cité du Vatican.

Le Secrétariat pour la Communication a été institué par le Pape François avec la Lettre apostolique du 27 juin 2015, en forme de Motu ProprioLe contexte actuel de la communication. Le devoir confié à ce nouveau dicastère de la Curie romaine a été de restructurer entièrement, par un processus de réorganisation et de regroupement, « tous les organismes qui se sont occupés jusqu’à présent, de diverses façons, de la communication », afin de « répondre toujours plus aux exigences de la mission de l’Église ». De cette façon, le système de communication du Saint-Siège est entièrement repensé.

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