La réforme de la Curie par le pape François

« Praedicate Evangelium, publiée en 2022 par le pape François, marque une réforme historique de la Curie romaine. En remplaçant Pastor Bonus, cette constitution apostolique redéfinit les structures et missions de l’administration centrale de l’Église, mettant l’accent sur la synodalité, la mission évangélisatrice et une plus grande collaboration avec les évêques.
La curie romaine est l’administration centrale de l’Église catholique et du Vatican, chargée d’assister le pape dans le gouvernement de l’Église. Son rôle principal est de rendre plus efficace l’exercice de la charge confiée par le Christ à Pierre et à ses successeurs.
Les principales fonctions de la curie romaine sont d’assister le pape dans sa mission apostolique, de gérer les affaires spirituelles de l’Église, de prendre des décisions concernant l’Église universelle, sous l’autorité du pape et de coordonner les différents dicastères (organismes) chargés de domaines spécifiques.
La curie est composée de divers organismes, notamment des congrégations, des conseils et des offices, qui traitent de différents aspects de la vie de l’Église. Ces organismes sont dirigés par des cardinaux, des évêques et d’autres membres du clergé, ainsi que par des laïcs, qui travaillent ensemble pour soutenir le ministère du pape.
Si vous souhaitez en savoir plus, nous avons un article ici
Pourquoi le Pape a réformé la curie romaine ?
Le pape François a réformé la Curie romaine en 2022 pour moderniser et rendre plus efficace le fonctionnement de cet organe central de l’Église catholique, tout en répondant aux défis contemporains. Cette réforme s’inscrit dans la nouvelle constitution apostolique intitulée Praedicate Evangelium, publiée le 19 mars 2022 et entrée en vigueur le 5 juin 2022. Elle remplace la précédente constitution Pastor Bonus (1988) promulguée par Jean-Paul II, qui était jugée inadaptée aux besoins actuels.
Les principaux objectifs de la réforme de la curie romaine :
-
-
- la simplification et la transparence. La réforme vise à améliorer l’organisation et la gestion financière de la Curie, en introduisant des règles plus rigoureuses et en luttant contre l’opacité et les privilèges anciens qui avaient conduit à des scandales comme celui de Vatileaks.
- la décentralisation. François souhaite réduire l’excessive centralisation au Vatican en renforçant le rôle des conférences épiscopales locales et en adaptant la Curie pour mieux servir les Églises particulières dans le monde.
- un changement culturel. Le pape François a critiqué à plusieurs reprises les dérives internes de la Curie, comme le carriérisme ou l’absence de professionnalisme. Il cherche à instaurer une culture d’humilité, de service et d’efficacité au sein des dicastères.
- la mission évangélique. La Curie est redéfinie comme un organe missionnaire, au service de l’annonce de l’Évangile, plutôt qu’une simple administration bureaucratique. Par exemple, le nouveau Dicastère pour l’Évangélisation est directement présidé par le pape lui-même.
-
Quels sont les principaux changements apportés par Predicate Evangelium ?
-
-
- la priorité à l’évangélisation : le Dicastère pour l’Évangélisation devient central dans la structure de la Curie, surpassant celui pour la Doctrine de la Foi. Le pape François en assure lui-même la présidence, soulignant l’importance d’une « conversion missionnaire » de l’Église.
- l’égalité juridique des dicastères. Toutes les entités administratives (dicastères) sont juridiquement égales, ce qui simplifie et harmonise leur fonctionnement. Cela inclut la fusion de certains dicastères en « super-dicastères » pour plus d’efficacité.
- le renforcement des églises locales. Une « saine décentralisation » est promue, donnant davantage de responsabilités aux conférences épiscopales nationales, régionales et continentales tout en renforçant leur communion avec Rome.
- l’inclusion des laics. La réforme ouvre des postes clés au sein de la Curie aux laïcs, y compris dans des rôles de préfets, marquant une volonté d’inclusion et de participation élargie.
- réduction et réorganisation des structures. La réforme a réduit le nombre de dicastères à 16, fusionnant certains d’entre eux pour rendre le travail plus efficace. Ils sont sous l’autorité de la Secrétairerie d’État pour rendre le travail plus efficace. Par exemple, le Dicastère pour l’évangélisation est issu de la fusion de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples et du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation.
- l’accent sur la synodalité. La réforme met en avant l’écoute et la collaboration entre le pape, les évêques et le peuple fidèle, dans une dynamique synodale visant une gouvernance plus participative.
- renforcement du pouvoir pontifical. Les décisions importantes restent centralisées autour du pape, consolidant son rôle dans la gouvernance de l’Église universelle.
-
Si vous voulez en savoir plus, lire la Constitution apostolique sur la Curie romaine
ça peut également vous intéresser
